Baromètre auprès des parents d’élèves du primaire et du secondaire : vague 2023
À l’occasion de la rentrée scolaire 2023-2024, l’Ifop et SOS Éducation publient la 3ème vague de leur baromètre menée auprès des parents d’élèves du primaire et du secondaire, afin de connaitre leurs attentes et leur degré de satisfaction à l’égard du système scolaire. Alors que l’éducation est largement mise au cœur de la politique d’Emmanuel Macron, 1 004 parents d’élèves y donnent leur avis sur l’action du Gouvernement sur l’enseignement, expriment ce qu’ils pensent des établissements scolaires (notamment celui de leur enfant) tout en donnant plus globalement leur regard sur l’école. Permettant de prendre le pouls de l’opinion sur des éléments mesurés depuis plusieurs années, cette enquête met notamment au jour la problématique des faits de violence scolaires dans des proportions qui se révèlent très préoccupantes.
LES CHIFFRES CLÉS
1 – Le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal amorce son mandat avec une cote de popularité pour le moins limitée : 43 % seulement des parents d’élèves en ont une bonne opinion, soit une proportion similaire à celle observée pour son prédécesseur Jean-Michel Blanquer a l’été 2019 (43 %).
2 – Il est vrai que sa popularité est plombée par la défiance structurelle des parents d’élèves à l’égard de la capacité de l’institution scolaire à résoudre les grands problèmes de l’école… Les deux tiers n’ont pas confiance dans sa capacité à résoudre les violences à l’école (69 %) ou la baisse du niveau des élèves (68 %).
3 – Les parents souhaitent que le nouveau ministre aille encore plus loin dans le détricotage du BAC à la « Blanquer » : les deux tiers des parents interrogés (67 %) réclament ainsi un retour à « un baccalauréat dont l’obtention serait basée sur les résultats en examen national et non sur ceux obtenus au contrôle continu ».
4 – D’autre part, les parents appellent à des réformes en matière d’autorité, tels que le rétablissement des sanctions prévues par le règlement intérieur envers les élèves perturbateurs (à 96 %) ou la responsabilisation financière des parents en cas de dégradation ou d’agression commise par leur enfant (à 92 %).
5 – La montée de l’insatisfaction des parents à l’égard de l’enseignement en France s’amplifie d’années en années… C’est pour le secondaire que le degré de satisfaction des parents chute le plus fortement, que ce soit à propos du collège (52 %, soit une baisse de 15 points depuis 2019) ou du lycée (55 %, soit une baisse de 13 points depuis 2021).
6 – Mais au-delà du niveau d’enseignement dispensés par les enseignants, c’est le niveau même des élèves qui se détériore pour une proportion croissante de parents : 70 % d’entre eux trouvent que le niveau des élèves en France s’est dégradé depuis une dizaine d’années, soit une proportion record en dix-huit ans.
7 – De même, le sentiment d’une dégradation des conditions de scolarité des élèves est de plus en plus fort, notamment en matière de sécurité : 72 % des parents ont sentiment que le niveau de sécurité dans les établissements scolaires s’est dégradé, contre 61 % en 2014 (+11 points en 9 ans).
8 – Il faut dire qu’une grande part des parents (48 %) rapportent qu’au moins un de leurs enfants a été victime d’une forme d’agression physique, verbale ou sexuelle au cours de l’année scolaire 2022-2023 ! Et c’est en zone d’éducation prioritaire que la proportion de parents ayant eu un enfant victime est la plus élevée (68 %).
9 – Si Gabriel Attal a déjà pris des décrets pour durcir les sanctions contre les harceleurs, la proportion de parents d’élèves qui rapportent que leur enfant a été l’objet d’un acte de harcèlement moral durant l’année scolaire 2022-2023 atteint un niveau encore plus préoccupant (32 %), notamment en REP (56 %).