Unité Laïque
La République joue contre son camp

Les DDEN, Unité Laïque et quatre autres associations laïques ont déféré le 12 juillet 2023 devant le Conseil d’État pour excès de pouvoir, le protocole d’accord relatif à la mixité sociale et scolaire, signé le 17 mai 2023 entre le ministre de l’Éducation nationale et le secrétariat général à l’enseignement catholique (SGEC).

Le protocole d’accord relatif à la mixité sociale et scolaire, signé le 17 mai 2023 entre le ministre de l’Éducation nationale et le secrétariat général à l’enseignement catholique (SGEC), a été déféré pour excès de pouvoir devant le Conseil d’État le 12 juillet 2023 par six organisations : la Fédération des Délégués Départementaux de l’Éducation Nationale (FDDEN), le Comité Laïcité République (CLR), l’Association ÉGALE, le Grand Orient de France, l’Union des familles laïques (UFAL) et l’Association Unité Laïque.


Ces organisations démontrent que le protocole transgresse les dispositions constitutionnelles et législatives relatives aux rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés sous contrat, définis par la loi Debré de 1959 -loi que par ailleurs les auteurs du recours contestent depuis son origine.

Aucun « réseau », confessionnel ou non, n’est admis à contracter avec l’État, mais uniquement des établissements privés, pris individuellement. La loi l’avait d’ailleurs clairement établi, en faisant du « caractère propre » une spécificité de chaque établissement.

La République joue contre son camp en oubliant en l’espèce ses principes fondateurs, dont la laïcité et l’égalité. Le service public de l’éducation nationale en est dénaturé.

Ce protocole signé par l’État avec le SGEC, service officiel de l’Église, qui instaure de plus un dialogue entre les services de l’éducation nationale et « l’autorité diocésaine », constitue une entorse directe à la loi du 9 décembre 1905 de « séparation des Églises et de l’État » qui interdit toute reconnaissance d’un culte par la République.

De surcroît, il méconnaît l’existence d’autres établissements revendiquant un « caractère propre » catholique, mais qui ne relèvent pas du SGEC, ainsi que des quinze autres « fédérations » d’établissements privés sous contrat relevées par la Cour des comptes, dans son rapport du 1er juin 2023 consacré à ce sujet. Le protocole conclu avec le seul SGEC introduit ainsi une double rupture d’égalité :

– entre établissement privés sous contrat, d’une part, en privilégiant les seuls relevant du SGEC ;

– entre enseignement public – compte tenu des sujétions particulières qu’il assume – et établissements d’enseignement privés dépendant du SGEC d’autre part.

Nos six organisations continueront de défendre sans relâche la mission irremplaçable de l’École publique laïque, indépendante de toute doctrine. C’est le dualisme scolaire issu du subventionnement des établissements privés sous contrat qui reproduit, aggrave et légitime les inégalités sociales et culturelles, interdisant toute véritable mixité sociale et scolaire.


Loin de remédier à ces inégalités, le protocole 17 mai 2023 introduit une rupture d’égalité entre l’ensemble des établissements et engage l’État à envisager des aides prohibées par la loi qu’il a la charge d’appliquer.


Paris le 19 juillet 2023

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De Jean-Michel Blanquer à Pap Ndiaye, la dilution progressive de la laïcité

Une note d’Aline Girard, secrétaire générale d’Unité laïque, pour Unité laïque

Comparaison n’est pas raison ?

Comparaison n’est pas raison, dit l’adage. Revenons pourtant sur deux événements impliquant les ministres de l’Éducation nationale qui se sont récemment succédé rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye. Une mise en perspective permet souvent une salutaire prise de conscience.

Premier épisode : le Conseil des sages de la laïcité

Le 8 janvier 2018, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer installe le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République[1] qui « exerce une mission de conseil, d’expertise et d’étude relative à la mise en œuvre du principe de laïcité et à la promotion des valeurs de la République dans les politiques publiques de l’éducation et de la jeunesse ». On affirme alors clairement que le principe de laïcité est inscrit au cœur du projet que porte l’Éducation nationale en ce qui concerne la formation des futurs citoyens et qu’il s’agit de préserver et de renforcer le modèle républicain en apportant une réponse systématique à chaque atteinte au principe de laïcité et un soutien clair à tous les personnels d’enseignement, d’éducation, de direction et d’inspection, administratifs et techniques. Il importe également de faire un état exhaustif des contestations du principe de laïcité. L’article 1 de l’arrêté  du 19 février 2021 stipule : « Par ses avis et ses propositions, [le CSL] participe à la détermination des positions du ministère en matière de laïcité. Il peut être saisi par le ministre de toute question relative au principe de laïcité et aux valeurs de la République. […] Il participe à la formation des membres de la communauté éducative aux enjeux de la laïcité et des valeurs de la République dans l’espace scolaire».

Le 12 avril 2023, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye réforme le Conseil des sages de la laïcité. L’article 1 de l’arrêté paru ce jour même stipule : le CSL « agit sur saisine du ministre. Il rend ses avis et études au ministre. Il étudie les conditions de respect et de promotion des principes et valeurs de la République à l’école et dans les accueils collectifs de mineurs, notamment la laïcité, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations. […] Il participe, à la demande des recteurs, de la direction générale de l’enseignement scolaire et de l’institut des hautes études de l’éducation et de la formation, à la formation des équipes académiques valeurs de la République et des membres de la communauté éducative aux principes et valeurs de la République dans l’espace scolaire. Les membres du Conseil ne peuvent intervenir dans les établissements que sur sollicitation des recteurs. »[2]

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HONORER SAMUEL PATY – HONORER LA REPUBLIQUE



Une initiative d’Unité Laïque
soutenue par Mickaelle Paty.

Avec le soutien de Mickaelle Paty, sœur de Samuel, qui porte le combat pour la vérité sur la mort de son frère, pour une laïcité pleine et entière, pour une école émancipatrice et pour la mémoire de Samuel Paty, Unité Laïque lance, ce 12 juin 2023, une initiative nationale.

Nous demandons à tous les maires, à tous les présidents d’exécutifs territoriaux, de donner le nom de Samuel Paty à une voie de leur commune ou à un établissement, de préférence à destination des jeunes Français.

Nous remercions tous les maires, les présidents d’intercommunalités, les présidents de conseils régionaux et départementaux qui ont déjà pris de telles initiatives. Ils sont une cinquantaine en France. Nous devons être des milliers.






Le Figaro Magazine : HONORER LA MÉMOIRE DE SAMUEL PATY,
UN COMBAT CONTRE LE « PAS DE VAGUE »



LA PRESSE ET LES MÉDIAS EN PARLENT

La carte interactive des initiatives
« Honorer Samuel Paty »








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Notre manifeste
pour que l’espace public
fasse honneur à
Samuel Paty,
ce héros de la République


La lettre de soutien de Mickaëlle Paty
à notre initiative

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« Fascisme d’hier, fascisme d’aujourd’hui au regard du procès Papon »

par Jean-Marie Matisson, membre d’Unité Laïque,
Premier plaignant contre Maurice Papon,
Auteur de « Procès Papon – Quand la République juge Vichy.



17 juin 2023,
Conférence de Jean-Marie Matisson,
Membre du CA d’Unité Laïque, premier plaignant

contre Maurice Papon
« Fascisme d’hier, fascisme d’aujourd’hui au regard du procès Papon« 

Inscription : écrire à contact@unitelaique.org
avec l’objet Conférence JMM

Table ronde Politéïa « Liberté de conscience »

Avec Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque

Théâtre municipal de Thionville
19 mars 2023 – 11H30-13H00

Depuis la loi de 1905, la République assure la liberté de conscience. Elle garantit la liberté religieuse, le libre exercice des cultes sous certaines restrictions, tout comme le principe de laïcité. Cette liberté est un des acquis de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. A l’heure des replis communautaristes, des dérives identitaires et de la montée des obscurantismes, qu’en est-il de l’avenir de cette liberté ?

Avec Tareq Oubrou (théologien et grand imam de Bordeaux), Jean-Pierre Sakoun (essayiste et président d’Unité Laïque) et Me Galina Elbaz (avocate et vice-présidente de la Licra, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

Modération : Alexis Lacroix (Journaliste, éditorialiste politique, essayiste).

Table ronde Politéïa « Liberté de conscience » (thionville.fr)



LE FESTIVAL POLITEÏA

Politéïa, Festival des idées (thionville.fr)

La Ville de Thionville vous invite en 2023 à la première édition du Festival des idées Politéïa,  construite en partenariat avec l’association Des Mots&Débats.
Cette manifestation biennale est née du ressenti, au lendemain des années Covid et des diverses crises sociétales, de redonner du sens au débat autour de sujets-vlefs, en bénéficiant de l’éclairage d’auteurs, philosophes, historiens, politologues, journalistes, artistes ou comédiens !

La Liberté sera le thème de cette toute première édition.
Au travers de conférences, entretiens, tables-rondes, grands débats ou encore lectures, nous aurons la chance d’entendre une quarantaine d’intervenants inspirés par la question des libertés qu’elles soient fondammentales, publiques, individuelles ou collectives.
Nos invités participeront également à des échanges avec des publics scolaires et partenaires Jeunesse.

Durant les journées des 17, 18 et 19 mars 2023, la ville ouvrira toutes ses salles aux festivaliers.
L’ouverture du festival est prévue quant à elle le 16 au soir avec la projection en avant-première du film L’Etabli, adaptation de l’illustre roman éponyme de Robert Linhart, en présence du réalisateur Mathias Gokalp.

Des formats plus festifs (spectacles, happening, lectures, déambulation de chuchoteurs de mots ou projections) viendront s’insérer au programme dans divers lieux de la ville.

Les invités de Politéïa

Galia Ackerman, Agathe André, Suzane Azmayesh, Nicole Bacharan, Rim Battal, Antoine Bayet, Rachid Benzine, Olivier Blond, François Bon, Pascal Brice, Frédéric Brunnquell, Damien Carême, Bernard Cazeneuve, Chahla Chafiq, Noëlle Châtelet, Gilles Clavreul, Sara Daniel, Christophe Deloire, Jean-François Diana, Pascal Dibie, Xavier Donzelli, Me Marie Dosé, Franck Doyen, Pr. Didier Dreyfuss, Me Galina Elbaz, Camille Emmanuelle, Raphaël Enthoven, Agnès Firmin Le Bodo, Michaël Fœssel, Geneviève Garrigos, Jean Garrigues, Vincent Giret, Nathalie Griesbeck, Arthur Grimonpont, Pierre Grouix, Thomas Guénolé, Yannick Haenel, Renaud Hétier, Pauline Hillier, Valérie Igounet, Juin, Gaspard Koenig, Guy Konopnicki, Catherine Larrère, Thierry Lentz, Marylin Maeso, Jean-Michel Maulpoix, Me Thierry Moser, Lydie Nicol, Pascal Ory, Tareq Oubrou, Polina Panassenko, Marie Peltier, Edouard Philippe, Laura Poggioli, Myriam Revault d’Allonnes, Michèle Riot-Sarcey, Jean-Luc Romero-Michel, Jean-Pierre Sakoun, Camille Schmoll, Dominique Simonnot, Dominique Simonnet, Joy Sorman, Omar Youssef Souleimane, Gilbert Thiel, Olivier Truc, Philippe Val, Laurent Warlouzet, Michel Wieviorka et Catherine Wihtol de Wenden.

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Quelques thématiques abordées

« Sommes-nous dans un pays libre ? », « La liberté est-elle une affaire d’état ? », « La liberté de disposer de son corps », « La liberté de mourir est-elle un nouveau droit ? », « Est-ce que les livres sont des outils de liberté », « La liberté d’informer est-elle menacée ? », « Les réseaux sociaux sont-ils des espaces de liberté ? », « La liberté est-elle de gauche ou de droite ? », « Est-on libre de dire et dessiner ce qu’on veut ? », « Combattants et combattantes de la liberté », « Grands espaces ou territoires plus intimes, ils sont nos lieux de liberté », « Europe, terre de liberté ? », « La liberté de conscience », « La poésie est-elle encore libre ? ou peut-elle nous libérer ? », « Les écrivains de la liberté », « Faut-il limiter nos libertés pour sauver la planète ? », « A-t-on le droit d’enfermer les autres ? », …

Voir les événements

Unité Laïque dans l’hémicycle pour représenter les laïques.

Le 6 décembre 2022, le président d’Unité Laïque était conviée à l’Assemblée Nationale pour une cérémonie symbolique en l’honneur d’Aristide Briand, pour le 117e anniversaire de la promulgation de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Très honoré d’avoir été convié au nom d’Unité Laïque par Mme Yael Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, parmi une cinquantaine d’invités, à l’inauguration de la plaque posée dans l’hémicycle au banc d’Aristide Briand à quelques jours de la commémoration de la promulgation de la Loi de séparation des Églises et de l’Etat du 9 décembre 1905.

Assis sur les bancs de l’AN, à des places t attribuées par le protocole, entre des amis laïques, les quatre représentants choisis par la présidente de l’AN pour représenter notre idéal et notre combat, GeorgesSerignac , Catherine Lyautey, ThierryZaveroni et moi-même.

Magnifique discours de la présidente de l’AN.

Nous sommes fiers de la reconnaissance d’Unité Laïque et de son travail.

Jean-Pierre Sakoun,
Président d’Unité Laïque

Salman Rushdie « La solitude du coureur de fond » * ou la partition des silences.

Un dialogue entre fiction et réalité de Michèle Gautard, auteur de romans, recueils de poésie, théâtre, membre d’Unité Laïque.

Quand on atteint ce seuil…Celui où l’on assassine un écrivain parce qu’il a écrit une œuvre de fiction…Il est salutaire de franchir cette lisière où la fiction s’empare du réel.

  • Aujourd’hui, « la solitude du coureur de fond » me fait mal.
  • Que veux-tu dire ?
  • As-tu entendu parler de Salman Rushdie ?
  • Tu te moques de moi !?
  • Par les temps qui courent, il est préférable de préciser les choses.
  • Qu’est-ce qui te prend ? Tu me connais pourtant !
  • Oh ! On croit connaître l’autre, mais la nature humaine révèle bien des surprises. J’ai cru bien connaître tous ceux qui étaient discriminés et auxquels je m’associais pour défendre leurs droits au nom de la liberté et de l’égalité.
  • Qu’est-ce que tu racontes ! Nous sommes des universalistes dans une démocratie. Tout ça… va de soi !
  • Tu trouves ! Ferais-tu partie de cette majorité silencieuse dont certains se disent aussi universalistes et qui préfèrent se taire et laisser quelques minorités d’identitaires imposer leurs diktats à l’ensemble de la collectivité ? Les exemples se multiplient aujourd’hui. Ils investissent l’espace public, les lieux culturels, institutionnels, universitaires, et j’en passe. Et tout cela, en faisant fi de la majorité. Ils réécrivent l’histoire, censurent les livres, la culture, en traitant tous ceux qui ne sont pas leur miroir de racistes, de sexistes, d’homophobes, et j’en passe, là aussi. Ah ! j’oubliais… Nous sommes aussi fascistes. Tout cela dans le seul but d’espérer nous culpabiliser et par ricochet de nous faire taire, car vois-tu, à leurs yeux nous sommes tous coupables.
  • Mais ce sont des méthodes totalitaires !
  • Je ne te le fais pas dire.
  • Mais… qu’avons-nous fait ?
  • Es-tu devenu stupide à ce point ? Coupable de quoi ! Eh bien, tout simplement d’être un blanc, un hétéro ou de revendiquer d’être tout bêtement un homme ou femme, pour ne prendre que quelques exemples. Et pour ce que nous représentons, ils veulent nous blacklister.
  • Blacklister ?
  • Oh ! Pardon… J’aurais dû dire « blanclister ». Ça aurait pu faire rire autrefois ; mais aujourd’hui, même le mauvais humour te jette dans la fosse aux lions ou t’envoie en place de Grève. Non… Désolé, je me trompe d’époque. Je voulais dire condamné par les réseaux sociaux. Oui, les époques évoluent en technologie, mais les esprits, eux, sont restés en place de Grève. Aujourd’hui, utiliser le mot « blacklister » pourrait faire de moi un raciste.
  • C’est à ton tour d’être idiot. Tout d’abord tu exagères et ensuite « blanclister » n’existe pas !
  • Aujourd’hui, les mots n’ont plus aucun sens. Et ceux qui en avaient… En place de Grève ! Non, malheureusement, je n’exagère pas. Sais-tu que dans certains conservatoires, il y a des élèves qui commencent à s’insurger parce qu’ils trouvent discriminatoire cet instrument de musique que l’on nomme un piano.
  • Un piano ! Et pourquoi ?
  • Parce que les touches noires sont minoritaires.
  • C’est une blague ?
  • Non, ce qu’il y a de plus sérieux et de véridique.
  • Non, mais tu es tombé sur la tête pour me raconter des trucs pareils !
  • Décidément, tu ne vois pas ce qui se passe au sein de nos institutions, de nos universités et écoles. Quant à nos politiques, ils appliquent celle de l’autruche sous le même étendard… le « pas de vagues » ; feignant au passage d’oublier qu’ils mettent en danger les fondations mêmes de notre démocratie. Mais aurais-tu, toi aussi, fait tienne la devise « Je n’entends rien, je ne dis rien, je ne vois rien » ?
  • Peux-tu m’aider à y voir un peu plus clair ?
  • Commence par entendre et le reste viendra. Écoute d’abord cet assourdissant silence qui nous entoure. Tiens, prend l’exemple de l’école. Un espace démocratique et laïque qui donne sa chance à chacun. N’est-il pas devenu un terrain de guerre, gangréné par les actions de ces groupes identitaires et communautaristes qui remettent en question la moindre virgule qui ne leur plaît pas dans l’enseignement de leur professeur ? Et certains ne cherchent-ils pas à imposer dans ces espaces leurs us et coutumes dogmatiques qui ne concernent qu’une minorité ? Et comme si les uns ou les autres avaient les compétences requises, chacun y va de sa griffe émotionnelle, sexuelle, identitaire, dogmatique et jette en pâture l’enseignant qui ne lui convient pas sur la toile publique. Tu vois, quand le corps devient un espace politique, même si les plus jeunes sont manipulés et n’en ont pas toujours conscience, les tribunaux populaires fleurissent dans le jardin d’une démocratie qu’ils proclament à leur seule effigie. Et je ne te parle pas de tous ces conférenciers, chercheurs et autres spécialistes dont les colloques ou débats sont annulés sous la pression de ces minorités, ni de ces spectacles chahutés ou censurés par ces nouveaux inquisiteurs de la pensée, qui veulent purement interdire et valider de leur seul point de vue, ce qui est juste ou pas pour l’ensemble. Crois-tu que tout cela aurait pris cette ampleur, si les enseignants avaient été soutenus par leur hiérarchie qui donne implicitement raison aux élèves offusqués par cette virgule qui n’est pas un point ?
  • Un point noir.
  • Ne dis pas des choses comme ça !
  • Mais dis-moi, quel rapport tout cela a-t-il avec Salman Rushdie ?
  • J’allais y venir, mais tu m’as fait faire une digression qui pourrait faire croire à un amalgame. Là, on monte en puissance. Non ! Là… On atteint l’innommable ! Vois-tu, toute intolérance finit par conduire à l’extrême. Mais avant de poursuivre sur cette question, il est important que je sois plus précis sur les quelques points évoqués et ce, afin d’éviter méprise et contresens. Si la parité et la représentativité des femmes et des minorités sont des facteurs qu’il faut bien évidemment défendre car effectivement il y a beaucoup de discriminations envers eux, le choix d’un candidat, quel que soit le domaine, ou d’une œuvre artistique, ne peut avoir pour critère prioritaire que la compétence et le savoir-faire. Et ce, bien sûr, quel que soit le sexe et la couleur. Mais aujourd’hui, il faut cocher prioritairement les cases genre, sexe, couleur, pour appliquer des critères jugés désormais politiquement corrects. Des critères qui donnent bonne conscience et surtout permettent d’obtenir des subventions, quitte à évincer de réelles compétences et à censurer ceux qui ne rentrent pas dans ces nouvelles cases. En agissant ainsi, n’ouvrons-nous pas l’ère à de nouvelles discriminations ? À moins que nous ne tombions dans l’ornière de l’absurde et de la démagogie, qui comme tu le sais, ne font en rien avancer l’égalité et la parité.
  • Cette fois, tu fais tout seul une digression …Et Salman Rushdie ?
  • Tu as raison, mais certains détours permettent de mieux comprendre la suite. Et là, j’en viens à Salman Rushdie. Là, il s’agit d’ôter la vie ! Le climax de l’horreur, décidé par une minorité religieuse, pour bâillonner la liberté d’expression, l’art et la culture, entre autres. Trouves-tu normal et rationnel qu’au nom d’un dogme religieux on décide de la vie et de la mort d’un écrivain ? Écrire et mourir, parce que l’encre raconte des histoires que les ignorants prennent pour leur réel. « Les versets sataniques » est une œuvre de fiction. Tu entends… De la fiction ! Mais où est-on ?
  • Et même si cela avait été un essai…
  • Bien évidemment. Là, tu as raison. Mais comme c’était pour moi une évidence, j’ai voulu te rappeler comment l’invention du réel conduit à ce qu’une fiction tue pour de bon !
  • Tu as beau penser de moi ce que tu veux… Je n’ai pas non plus oublié qu’un enseignant fut décapité pour avoir montré quelques dessins à ses élèves. Et là, nous n’étions pas dans l’enceinte d’une université. Là aussi, tout être sensé pourrait dire qu’il perd la trace du réel… Et pourtant, ce qui s’est passé n’est pas une fiction. Et… Si j’avais un peu de courage, je rajouterais qu’assassiner un être humain au nom de Dieu, n’est-il pas le pire des blasphèmes ?
  • La voilà la question… La peur. C’est elle qui engendre le manque de courage. Mais si l’on cède par peur à tous les totalitarismes, quels qu’ils soient, vers quel monde va-t-on ?
  • Oui… Certes. Mais que fais-tu tout seul, face à ces minorités armées ?
  • On s’unit. On se rassemble. On cesse de trembler et d’être sur la défensive. Et l’on n’a nullement honte d’assumer nos valeurs, la défense de nos libertés, de la démocratie, de la culture et de cette si précieuse liberté d’expression. Et surtout, on applique la loi de la république dans l’école laïque.
  • Tout un programme !
  • Simple à appliquer pourtant.
  • Oui, avec un peu de volonté, de solidarité et un peu moins de lâcheté… peut-être… peut-être…Et Salman Rushdie ?
  • « La solitude du coureur de fond ». Le titre de ce livre m’est revenu en m’interrogeant sur cet assourdissant silence autour de sa tentative d’assassinat. Ces quelques mots m’ont semblé résumer la profonde solitude de ce grand écrivain. Si fort heureusement, il y a eu des élans de solidarité internationaux, ce mouvement a fini par très vite retomber comme un soufflé ; alors qu’un tel acte aurait dû embraser le monde. Là, il y a une anomalie !

Mais que s’est-il donc passé entre ce 11 janvier 2015, qui vit déferler une marée humaine dans les artères parisiennes et mondiales, et… ce silence, très vite revenu, quelques temps après la tentative d’assassinat de Salman Rushdie ? Et ne crois-tu pas qu’en cédant à la peur, nous abandonnons le terrain de nos libertés et de nos valeurs démocratiques aux obscurantistes et aux assassins ? Et qu’il est grand temps de faire savoir à Monsieur Rushdie qu’il n’est pas seul et qu’il n’a pas perdu la vue d’un œil, l’usage d’un bras et subi de multiples blessures physiques et morales dans l’indifférence générale. Il a écrit une œuvre qu’une immense majorité a lue et appréciée internationalement ; une œuvre que son assassin n’a même pas lue. Ne crois-tu pas qu’il est grand temps que la peur change de camp et que Monsieur Rushdie, qui est un modèle de courage et de talent pour nous tous, se sente un peu moins seul ? … Ne crois-tu pas ?

  • Oui. Tu as raison. Mais…
  • Il n’y a pas de mais, sinon nos démocraties vont très vite sombrer sous le joug totalitaire de la barbarie. Et l’on parle de courage, dès que quelqu’un se met à contrer ces petits inquisiteurs ! Oui, ils sont courageux et louables ; mais ils sont bien seuls. Il est grand temps de se dire que nous sommes proches du chaos en s’insurgeant dans le seul silence de nos intérieurs. Il est grand temps de se rappeler que la première victime en pays totalitaire est la culture car c’est elle qui fait trembler les dictatures. Elle est notre bien collectif le plus précieux. Il est grand temps de la protéger et d’être solidaire, en soutenant haut et fort tous ceux qui la font vivre librement.
  • Il faut dire que certains groupes politiques n’aident guère. Par pur clientélisme électoral, ils cautionnent insidieusement ces minorités religieuses, en trahissant nos valeurs républicaines.
  • Les liaisons dangereuses n’ont jamais trouvé la voie des lumières et des libertés. S’il n’y a plus de volonté politique, il doit y avoir des voix citoyennes, multiples, qui sortent du silence pour faire rayonner la culture sous toutes ses formes, libres et sans entrave. Contrairement aux apparences, vous n’êtes pas seul Monsieur Rushdie. Non. Vous n’êtes pas seul. Et si écrire est devenu un crime et que l’on continue de se taire, cela veut dire que nous ne sommes plus en démocratie. Notre silence donne des forces aux ennemis de la démocratie et des libertés. L’autocensure est le début du renoncement. Alors non… Vous n’êtes pas seul Monsieur Rushdie. Il y a des kyrielles d’hommes et de femmes libres qui sont derrière vous. Il suffit juste d’une étincelle pour que tout cela devienne enfin visible. Monsieur Rushdie vous êtes un symbole de lumière pour tous les écrivains, artistes et créateurs partout dans le monde pour qui la liberté d’expression et la création sont la puissance vitale de ce souffle universel. Un souffle porteur de cette lumière qui fait si peur à ceux qui n’aiment pas la vie.

La force de l’écriture et le courage des écrivains sont des armes lumineuses qui empêchent nos démocraties de s’éteindre. La seule réponse à l’obscurantisme est de lire et de relire vos livres Monsieur Rushdie et de vous dire que nous sommes là, à vos côtés. 

* « La solitude du coureur de fond », titre emprunté à la nouvelle du Britanniquee Allan Sillitoe « The loneliness of the long-distance runner », publiée en 1959.

Télécharger le dialogue en PDF

Unité laïque fête la laïcité sur le terrain au Collège de l’Europe de Bourg-de-Péage

Unité laïque a été conviée le 9 décembre 2022 à intervenir à l’occasion de la Journée de la laïcité dans le plus grand collège public de la Drôme qui compte près de 900 élèves et 31 classes.

Télécharger l’article du Dauphiné Libéré en PDF

La célébration de la journée du 9 décembre, jour anniversaire de la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, réunissait dans l’établissement, à l’invitation Madame Agnès Vincent, principale du collège, Madame Hélène Insel, rectrice de l’Académie de Grenoble, Monsieur Pascal Clément, directeur académique de la Drôme et plusieurs élues, Mesdames Emmanuelle Anthoine, députée de la 4ème circonscription de la Drôme, Nathalie Niezon, maire de Bourg-de-Péage et Anna Place, conseillère départementale. Des journalistes du Dauphiné libéré et de L’Impartial couvraient l’événement.



Les jeunes membres du Conseil de la vie collégienne, instance citoyenne qui favorise l’implication des élèves dans la vie de leur établissement, étaient invités à réfléchir sur des questions en lien avec la laïcité et à se prononcer sur les réponses à apporter. Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité laïque, et Aline Girard, secrétaire générale, animaient le débat et formulaient après chaque séquence des réponses précises et argumentées.





Les représentants d’Unité laïque sont également intervenus dans une classe de sixième et une classe de troisième. Les élèves, sous la responsabilité de leur professeur d’histoire, ont travaillé sur la définition de la laïcité et sur la caricature de presse. Le visionnage d’une vidéo « Qu’est-ce que tu réponds à ça ? », produite par l’association Enquête, a donné l’occasion aux représentants d’Unité laïque d’attirer l’attention des personnalités de l’Éducation nationale sur l’inadaptation de ces vidéos, caricaturales et peu respectueuses des élèves. Enquête, association agréée par le ministère de l’Éducation nationale, largement subventionnée par celui-ci et en son temps fortement soutenue par l’Observatoire de la laïcité, défend, au même titre que Coexister, une dangereuse interprétation de la laïcité. Ces associations travaillent au travestissement de ce principe et à son remplacement par une cohabitation interconfessionnelle. Ces pratiques ne peuvent que créer la confusion dans l’esprit des enseignants et des élèves.

Les réponses apportées par les représentants d’Unité laïque ont suscité tant l’intérêt des élèves et des enseignants que celui des responsables académiques et des élues. Les participants se sont promis de renouveler l’exercice, à Bourg-de-Péage comme ailleurs dans l’Académie de Grenoble !

Télécharger le compte rendu en PDF

Délit de Blasphème et tolérance intégrale : la liberté de conscience exécutée



Café Laïque avec David Di Nota
23 novembre 2022



Le Laïcité Social Club, qui associe Unité Laïque et Le Chevalier de La Barre, était plein pour cette soirée, preuve s’il en est que la liberté de conscience et la liberté d’expression font partie de notre ADN républicain et que, quelques soient les horizons dont nous venons, nous y sommes tous viscéralement attachés. David Di Nota avait d’ailleurs répondu avec enthousiasme à notre invitation.

Romancier, essayiste, philosophe, docteur en sciences politiques, lui aussi, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, a ressenti ce terrible et sanglant attentat contre l’Ecole de la République comme un tournant d’une force symbolique sans égale. Il s’en est saisi pour écrire son livre enquête, contre-enquête de celle menée par l’Education Nationale qui s’est soldée par ce pas de vague duquel cette institution est désormais hélas coutumière.

Dans ce livre David Di Nota montre comme la bienveillance truquée de l’administration assure dès le début à Samuel Paty la présomption de culpabilité. Mais aussi comme la procédure se change rapidement en verdict. C’est là que s’établit le parallèle avec le Procès de Kafka. Implacable.

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L’Éducation nationale doit reconnaître l’offensive islamiste à l’école et y répondre fermement

Un communiqué commun de l’UFAL et d’Unité Laïque

L’école publique fait l’objet d’une nouvelle offensive politique planifiée et concertée, orchestrée par les réseaux islamistes, qui utilisent les adolescents pour attaquer frontalement la loi du 15 mars 2004 « encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics ».

Depuis cette rentrée scolaire, une épidémie de port de signes religieux (abayas ou qamis) et de tentatives de prières dans les locaux scolaires touche certains élèves. Elle est propagée par les réseaux sociaux et donne lieu à des « défis » ouvertement contraires au code de l’éducation, qui interdit « les comportements constitutifs de pressions sur les croyances des élèves ou de tentatives d’endoctrinement de ceux-ci » (…)« dans les écoles publiques et les établissements publics locaux d’enseignement, à leurs abords immédiats et pendant toute activité liée à l’enseignement. »

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Samuel Paty, notre concitoyen, professeur de l’école publique

Le 15 octobre 2022 a eu lieu, à l’initiative de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG), une cérémonie officielle de commémoration de la mort de Samuel Paty, professeur d’Histoire et Géographie au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, assassiné le 16 octobre 2020 par un fanatique islamiste, pour avoir fait son métier d’émancipateur et d’éveilleur de consciences.

Cette cérémonie a été l’occasion de la remise des prix, à trois classes de collèges publics. Ce concours qui avait lieu pour la première fois sera désormais annuel. Son thème était « Est-il encore possible de parler librement ? ».

Se retrouvaient dans le magnifique amphithéâtre Richelieu les parents de Samuel Paty, dont l’émotion étreignait tous les participants, Riss et Coco, de Charlie, invités par Mickaëlle Paty, soeur de Samuel, mais aussi toutes les grandes voix de la laïcité et de l’émancipation républicaines, Catherine Kintzler, Dominique Schnapper, Henri Peña-Ruiz, le préfet Christian Gravel, et tant d’autres, qui se connaissent, se reconnaissent et savent qu’ensemble, ils luttent pour un idéal plus grand qu’eux, celui de l’humanisme, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité universelle. Tous faisaient corps autour de cette famille digne dont la souffrance restera à jamais indicible.

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Retrouvez les vidéos complètes des Rencontres d’Automne d’Unité Laïques.

Belle affluence et propos de haute tenue au Palais du Luxembourg

En partenariat avec Marianne, La Fondation Jean-Jaurès, La Revue politique et parlementaire.
Avec le soutien de La Revue des Deux-mondes, Le Laboratoire de la République.
Avec le soutien des associations Le Chevalier de la Barre, Egale, Fédération nationale des DDEN, Ligue du droit international des femmes (LDIF), Regards de femmes, Laïcité et république sociale, UFAL.

Retrouvez sur notre chaîne YouTube la totalité des interventions et des débats.
Voir ci-dessous le séquençage des interventions

Le programme de la matinée

Diaporama d’introduction – 00:27’00 »
Pierre Ouzoulias, sénateur – Allocution de bienvenue – 27’44 »
Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque – Introduction – 35’20 »

Les jeunes laïques sont à l’honneur
Marie Delmas
– Jeune et laïque ! 1 – 00:47’08 »
Floriane Gouget – Jeune et laïque ! 2 – 00:48’45 »
Pierre Juston – Jeune et laïque ! 3 – 00:52’54 »


Table ronde « L’ECOLE, MERE DE TOUTES LES BATAILLES » – 1:00’40 »

Avec Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education nationale, Jérôme Guedj, député, Marie Perret, experte (présidente de l’APPEP), Hadrien Mathoux, animateur, journaliste à Marianne), Aline Girard, présidente de séance (SG d’Unité Laïque;
Aline Girard – 01:00’44 »
Hadrien Mathoux – 01:05’00 »
Marie Perret – 01:07’15 »
Jean-Michel Blanquer – 01:24’50 »
Jérôme Guedj – 01:39’56 »
Discussion – 01:54’30 »

Table ronde « SPORT ET EMANCIPATION » – 2:30’30
Avec Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice, Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au conseil municipal de Paris, , Annie Sugier, experte (présidente de la LDIF), David Roizen, animateur (chercheur associé à la FJJ), Stéphane Artano, sénateur, président de séance (vice-président d’Egale)
Stéphane Artano – 02:33’00 »
David Roizen – 02:35’15 »
Annie Sugier – 02:35’50 »
Nicolas Bonnet-Oulaldj – 02:54’16 »
Jacqueline Eustache-Brinio – 03:07’29 »
Discussion générale – 03:16’33 »

Le programme de l’après-midi

Table ronde « CULTURE LAÏQUE, CULTURE UNIVERSALISTE » – 00:15’00 »
Avec Deborah Münzer, vice-présidente Culture du Conseil départemental du Val-de-Marne, ancienne présidente de la FNCC, Pierre Ouzoulias, sénateur, vice-président de la commission Culture du Sénat, Isabelle Barbéris, experte (Maître de conférence HDR, animatrice du groupe de réflexion « Culture et universalisme »), Renaud Dély, animateur (journaliste sur France Info et Arte 28′), Nicolas Pomiès, président de séance (membre du bureau de l’UFAL).
Nicolas Pomiès – 00:15’08 »
Renaud Dély – 00:20’40 »
Isabelle Barbéris – 00:24’56 »
Deborah Münzer – 00:38’40
Pierre Ouzoulias – 00:51’40 »
Discussion générale – 00:59’36 » –

Table ronde « REPUBLIQUE, EUROPE, SOUVERAINETE » – 1:40’45 »
Avec Ilana Cicurel, députée européenne Renaissance, Emmanuel Maurel, député européen, président de la Gauche Républicaine et Socialiste, Stéphane Rozès, expert (politiste, président de CAP Conseil), Philippe Foussier, animateur (journaliste, ancien Grand Maître du GODF), Michèle Vianès, présidente de séance (présidente de Regards de Femmes).
Michèle Vianès – 01:40’50 »
Philippe Foussier – 01:44’39 »
Stéphane Rozès – 01:48’00 »
Ilana Cicurel – 02:09’25 »
Emmanuel Maurel – 02:22’24 »
Discussion générale – 02:39’15 »

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Jean-Pierre Sakoun
, président d’Unité Laïque – 03:00’45 »

Rencontres d’Automne d’Unité Laïque – RAUL2022


RÉPUBLIQUE : REPRENDRE L’INITIATIVE #1

AVEC LE PARRAINAGE DU SÉNATEUR PIERRE OUZOULIAS





En partenariat avec Marianne, la Fondation Jean-Jaurès et la Revue politique et parlementaire

Avec le soutien :

  • de la Revue des Deux-Mondes et du Laboratoire de la République
  • des associations Le Chevalier de la Barre, Egale, Fédération nationale des DDEN, Ligue du droit international des femmes (LDIF), Regards de femmes, République sociale et solidaire, UFAL.


INVITES D’HONNEUR : LES JEUNES MILITANTS LAÏQUES

Inscription (obligatoire et gratuite) – Cliquer ici

PROGRAMME

NB : les noms des participants ayant confirmé leur présence apparaissent en gras italique

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Biographies des animateurs et des experts

A partir de 8h30 Accueil des participants

8 octobre 2022 – 09h30-17h30
Palais du Luxembourg Salle Médicis
15 ter, rue de Vaugirard 75006 Paris

Matin – 9h30-12h30

9h30-10h00 : Ouverture
par Pierre Ouzoulias, sénateur et Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité laïque.

Présentation des Invités d’honneur

10h00-11h15 : Table ronde 1 – L’École, mère de toutes les batailles

Présidente de séance : Khadija Unal, vice-présidente d’Unité laïque

Experte : Marie Perret, présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (APPEP)

Animateur : Hadrien Mathoux, journaliste à Marianne

Invités politiques : Jean-Michel Blanquer, ancien ministre et Michaël Delafosse, maire de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole

11h15-12h30 : Table ronde 2 – Sport et émancipation

Président de séance : Stéphane Artano, sénateur, vice-président d’Egale

Experte : Annie Sugier, présidente de la Ligue pour le Droit International des Femmes

Animateur : David Roizen, chercheur associé auprès de la Fondation Jean-Jaurès

Invités politiques : Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice, membre du Conseil scientifique sur les processus de radicalisation et Nicolas Bonnet-Oulaldj, conseiller de Paris, président du groupe communiste et citoyen au Conseil de Paris

Après-midi – 14h30-17h00

14h30-15h45 : Table ronde 3 – Culture laïque, culture universaliste

Président de séance : Nicolas Pomiès, membre du BN de l’UFAL, rédacteur en chef d’UFAL Info

Experte : Isabelle Barbéris, maître de conférences à l’Université Paris-Cité, animatrice du cercle de réflexion Culture et universalisme

Animateur : Renaud Dély, journaliste – France Info et Arte 28’

Invitées politiques : Deborah Münzer, vice-présidente chargée de la culture, de l’éducation artistique et culturelle, de la vie associative et du tourisme du Conseil départemental du Val-de-Marne, ancienne membre de cabinet ministériel et Pierre Ouzoulias, sénateur, vice-président de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat.

15h45-17h00 : Table ronde 4 – République, Europe, souveraineté

Présidente de séance : Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes

Expert : Stéphane Rozès, président de CAP, enseignant à Sciences-Po Paris et à l’HEIP

Animateur : Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire

Invités politiques : Ilana Cicurel, députée européenne, membre du bureau exécutif de Renaissance et et Emmanuel Maurel, député européen, animateur national de la Gauche républicaine et socialiste.

17h00-17H30 : Perspectives d’avenir par Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque

Autres personnalités politiques pressenties :
Jean-Marc Ayrault, Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve,

Guillaume Lacroix, Juliette Méadel,

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Biographies des animateurs et des experts

A venir en avril 2023Rencontres de printemps d’Unité LaïqueRAUL 2023

RÉPUBLIQUE : REPRENDRE L’INITIATIVE #2

Quatre tables-rondes
Table ronde 1 –  Le monde du travail
Table ronde 2 – Le territoire de la République
Table ronde 3 – Université et politique scientifique  
Table ronde 4 – Les institutions

Deuxième réponse à Olivier Abel – Une controverse laïque

Par Jean-Pierre Sakoun,
Président d’Unité Laïque

Article de la Croix du 5 septembre 2022 : Olivier Abel : « Ce que je vois venir et se préparer, ce sont de nouvelles Saint-Barthélemy » (la-croix.com)

Réponse de Jean-Pierre Sakoun dans Marianne.fr du 5 septembre 2022 : « Les laïques n’ont jamais massacré personne »: une réponse à « La Croix » (marianne.net)

Réponse d’Olivier Abel dans Marianne du 9 septembre 2022 : « Le danger n’est pas la laïcité, mais son usage identitaire » (marianne.net)

L’hebdomadaire Marianne ayant décidé de ne pas pousser plus loin les échanges avec Olivier Abel, Unité Laïque publie sous forme de tribune la réponse de Jean-Pierre Sakoun au second texte d’Olivier Abel.

Contexte : dans une tribune publiée le 9 septembre 2022 par Marianne, Olivier Abel a répondu à la critique par Jean-Pierre Sakoun de l’article de La Croix du 5 septembre, signalé par Claude Askolovitch sur France Inter, reprenant les propos du premier, tenus lors de « l’Assemblée du désert » du 4 septembre, rencontre annuelle du protestantisme français.

La réponse d’Olivier Abel, dont je salue le ton modéré, me permet à mon tour de porter sur la place publique nos points de désaccord. Ne nous cachons pas la réalité, Olivier Abel et moi défendons deux conceptions de la laïcité qui sont désormais sinon incompatibles du moins suffisamment éloignées pour que nous ayons de plus en plus de mal à nous entendre et à nous comprendre.

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La Sainte Alliance diffamatoire des bigots contre la laïcité

Le 5 septembre 2022 dans un tweet que l’on pourrait qualifier ironiquement « d’événement antilaïque global », Claude Askolovitch signale que, dans La Croix, quotidien catholique de référence, « le philosophe protestant Olivier Abel dit redouter de nouvelles Saint-Barthélemy que préparerait une laïcité changée, qui lui rappelle le parti catholique de 1572 ». Cette « laïcité changée » préparant, est-il besoin de le préciser, une Saint-Barthélemy des musulmans.

Voici comment en une phrase et dans une combinaison qui ne paraîtra étrange qu’à ceux qui ne comprennent pas que l’alliance des bigots se reforme toujours contre la liberté de conscience, catholicisme, protestantisme et islam sont convoqués pour mette en accusation la sanglante laïcité qui prendrait pour victimes les malheureux croyants soumis à l’effroyable règle de l’intolérance, de la séparation et de la sécularisation !

OUI, MAIS…

  • Oui, mais, ce sont bien les Protestants qui massacrèrent les Catholiques à Nîmes le 30 septembre 1567 ;
  • Oui, mais, ce sont bien les Catholiques qui massacrèrent les Protestants le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy ;
  • Oui, mais, ce sont bien les mêmes catholiques qui massacrèrent des Juifs dans notre pays à tant de reprises et dans tant de pogroms qu’il serait inutile et fastidieux dans donner les lieux et les dates ;
  • Oui, mais, ce sont bien des Musulmans fanatiques qui au nom de leur conception de leur religion ont massacré des Français de toutes origines et de toutes opinions, enfants, adultes et vieilles dames juives sans défense, soldats de l’armée française, policiers en uniforme, dessinateurs de presse libre penseurs, amateurs de concerts et de terrasses, admirateurs d’une fête du 14 juillet, professeur d’Histoire, « kouffars » de hasard égorgés au couteau.
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Nos adhérents prennent la parole !

De la pantoufle de vair au plafond de verre, désir d’émancipation – De l’émancipation à l’obscurantisme, altération.

par Michèle Gautard

Chacun forge et fonde ses croyances avec une liberté absolue de conscience. Ce qui est légitime et naturel en démocratie. Mais le mot liberté ne doit pas être usurpé et altéré, comme tente de le faire des minorités qui veulent imposer arbitrairement leurs visions dogmatiques à l’ensemble de la cité. Une cité dont les lois communes préservent les fondations de cette démocratie et garantissent les libertés de tout un chacun, à commencer par la loi de 1905.

S’il est important et crucial de vivre ensemble dans le respect de nos différences et de nos croyances, aucune de ces différences et croyances ne doit être à l’ensemble imposée.

La France est le pays des droits de l’homme, de la démocratie, des libertés et de la laïcité. Mais lentement, tous ces acquis deviennent le terrain d’un jeu politique de communautés qui veulent transformer et annexer l’espace public laïque, en distillant leurs croyances au détriment de l’histoire démocratique collective. Une histoire qui s’est construite au fil de luttes pour que la République soit une et indivisible, en laissant à chacun sa liberté de croyance ou de non croyance.

La liberté… Beaucoup sont morts pour elle. Un héritage à préserver.

Mais pourquoi rappeler ce qui semble une évidence ?

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Les républicains laïques pro-Macron, grands perdants de sa réélection

Signaux contradictoires

Par Hadrien Mathoux

Publié le 27/05/2022 dans Marianne
Les républicains laïques pro-Macron, grands perdants de sa réélection (marianne.net)

Avec une contribution de Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque, interviewé et cité par Hadrien Mathoux dans cet article.

Ils avaient choisi de soutenir le président : les milieux laïques n’ont obtenu ni circonscription aux législatives ni ministère dans un gouvernement marqué par la nomination de Pap Ndiaye, supposé éloigné de leurs positions. Et si le tournant républicain du premier quinquennat n’avait été qu’un leurre ?

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Avril 2022 : élection présidentielle, Ramadan, Pâques, Pessah. La grande braderie de la laïcité

Par Jean-Pierre Sakoun,
Président d’Unité Laïque
.

Tribune publiée dans Marianne le 12 mai 2022
« En ce mois d’avril 2022, la laïcité a été particulièrement maltraitée » (marianne.net)

Le printemps 2022 a vu la conjonction inhabituelle de l’élection présidentielle et de trois des plus importantes fêtes des grandes religions monothéistes, le Ramadan, les Pâques catholiques et la Pâque juive, Pessah.

Cette année, la question laïque a souvent été au cœur des débats du fait de la montée en puissance de la revendication séparatiste de l’islam politique. Le spectacle navrant auquel il nous a été donné d’assister à cette occasion nous laisse sans voix et signale le progrès de la pression religieuse, de quinquennat en quinquennat.

D’un côté un mouvement politique se voulant de gauche qui, malgré les opinions laïques naguère  revendiquées par son président, a désormais jeté toute retenue et toute pudeur aux orties pour aller flatter les pires tendances communautaristes de l’islamisme. Ce mouvement trahit ainsi non seulement la République, mais aussi et surtout tous nos concitoyens de culture ou de religion musulmane qui demandent depuis des années notre soutien pour s’émanciper du joug patriarcal, obscurantiste et menaçant de l’islam radical.

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Le burqini à Grenoble, négation des Lumières, trahison de la République.

« Déclarée grande cause du quinquennat du président de la République, l’égalité entre les femmes et les hommes mobilise aujourd’hui l’ensemble du Gouvernement et s’inscrit dans une stratégie forte et ambitieuse. »
Le porte-parole du gouvernement.

« Je dédie cette nomination à toutes les petites filles. » « Rien ne doit faire cesser le combat pour la place des femmes dans notre société. »
Elisabeth Borne,  Premier ministre.

« Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques, nous vous dominerons. »
Youssef al-Qaradâwî, référence théologique des Frères musulmans.

Lundi 16 mai 2022, le maire de Grenoble, soutenu par un groupe d’élus aux ordres ou pire encore, convaincus de l’impérieuse urgence de cacher le corps des femmes, a fait voter une de ces délibérations qui couvrent d’infâmie leurs porteurs et qui souillent les collectivités qui les adoptent.

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Unité Laïque est en pointe dans le combat contre la régression de la liberté des femmes à Grenoble.
avec l’aimable soutien de Xavier Gorce
avec l’aimable soutien de Xavier Gorce

Les piscines grenobloises verront-elles la liberté et l’égalité des femmes se noyer sous la pression du patriarcat, du sexisme et de l’intégrisme obscurantiste ?

Unité laïque a adressé une lettre ouverte aux conseillers municipaux de Grenoble, aux conseillers départementaux de l’Isère, aux conseillers régionaux AURA et à près de 200 parlementaires.

Notre initiative a été rapidement relayée par la presse, dans l’hebdomadaire Franc-Tireur et dans La Dauphiné libéré.

Unité laïque organise une conférence de presse le vendredi 13 mai à Grenoble, qui  réunira

  • Djemila Benhabib, militante laïque, directrice du Centre d’Action Laïque de Bruxelles,
  • Naëm Bestandji, militant féministe et laïque, essayiste, parfait connaisseur de la situation grenobloise,
  • Michèle Vianès, présidente de l’ONG Regards de Femmes,
  • Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque.

Une invitée surprise, emblème du féminisme universaliste et du combat contre l’intégrisme islamiste sera parmi nous.

Pour en savoir plus :
jpsakoun-president@unitelaique.org

Les piscines grenobloises verront-elles l’égalité entre les femmes et les hommes et la liberté des femmes boire la tasse ?

Comme nous l’avons déjà dénoncé à plusieurs reprises, l’action opiniâtre du groupe intégriste radical « Alliance citoyenne », le si mal nommé, risque d’aboutir bientôt, avec le soutien actif du maire de Grenoble, dont on connaît depuis longtemps les positions antilaïques, antirépublicaines et furieusement concordataires.

Appel citoyen, républicain et laïque « Tous à poils dans les piscines de Grenoble » – Unité Laïque (unitelaique.org)

« Il y a sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble. » – Unité Laïque (unitelaique.org)

De quoi Eric Piolle est-il le nom ? – Unité Laïque (unitelaique.org)

Unité Laïque a décidé de prendre toute sa place dans le combat essentiel pour la liberté et l’égalité des femmes, qui se livre aujourd’hui à Grenoble mais qui, soyons-en sûrs, est observé dans tout le pays et même au-delà.

Voici un extrait de la lettre ouverte envoyée ce jour aux élus municipaux de Grenoble, avec copie aux élus de la métropole grenobloise, du conseil départemental, du conseil régional et à plusieurs centaines de parlementaires.

Le 3 mai 2022

Mesdames et Messieurs les élus de la ville de Grenoble,

Le combat du féminisme a marqué des générations politiques à Grenoble avec des personnalités emblématiques qui ont su œuvrer pour l’émancipation et la libération des femmes aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public. Aujourd’hui, le combat contre le patriarcat et le carcan qu’il impose aux femmes n’est pas achevé. Partout dans le monde, des femmes se battent, pour pouvoir étudier, travailler, vivre leur vie selon leurs désirs et échapper à l’invisibilité forcée et à la ségrégation qui leur sont imposées par les hommes. Cette invisibilité trouve toujours toutes les raisons de justifier l’injustifiable. La religion, la tradition, le poids de la culture, tout doit concourir à faire de la femme un objet qu’il faut cacher au désir prédateur de l’homme.

Vous allez dans les jours qui viennent devoir vous prononcer sur la modification du règlement des piscines municipales de la ville de Grenoble. Cette modification doit tout à la pression d’un groupe d’activistes dont le calendrier politique use et abuse d’éléments de langage qui n’ont qu’un objectif : cacher celui qui, inavouable, consiste à attaquer de front l’égalité entre les femme et les homme.

Tous les arguments seront utilisés pour faire passer la décision de l’entrée du burqini dans les piscines municipales, religieux, culturels,  et même la liberté de choix… mais personne ne parlera de la pression exercée par quelques femmes, militantes intégristes, complices d’un projet politique rétrograde pour faire peser une pression inadmissible sur l’ensemble de la société et sur les femmes en priorité, sans même parler des jeunes filles et des petites filles demain.

La question qui vous est posée n’a rien à voir avec la simple question d’un vêtement, ou celle de l’hygiène en piscine mais bien de savoir ce que nous voulons construire comme société et de quelle manière ? La question qui vous est posée concerne l’ensemble de nos concitoyens, l’ensemble des femmes de notre pays et non pas un groupe seulement. Ces attaques sont bien, avant tout, des attaques contre le féminisme, contre l’égalité des genres, contre la liberté des femmes de disposer en conscience de leur corps, contre la visibilité de ceux-ci.

  • Il n’y a pas de liberté ni d’égalité lorsqu’on évoque un vêtement imposé aux femmes et nullement aux hommes.
  • Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand ce même vêtement et ses dérivés seraient « obligatoires » ou perçus comme tels pour assumer une identité au détriment du genre et de l’égalité des sexes.
  • Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand on demande aux femmes de cacher tout ou partie de leur corps aux yeux des hommes, et nullement l’inverse à ces mêmes hommes.
  • Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand on explique que la façon de se vêtir relèverait de textes qui imposent des interdits aux femmes, et nullement aux hommes.
  • Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand partout dans le monde, ces stratégies sous-tendent la volonté d’imposer « l’invisibilité » de la femme et son renvoi dans la seule sphère privée, et nullement la même démarche aux hommes…

Le soir du conseil municipal du 16 mai, votre décision aura des échos bien au-delà du Conseil Municipal de Grenoble, dans votre communauté urbaine, votre département, votre région, en France et hors de France.

C’est pourquoi, en vous remerciant de nous avoir consacré le temps de la lecture de cette lettre, nous vous demandons de rejeter toute modification du règlement des piscines municipales de la ville de Grenoble, qui ouvrirait le chemin au combat antiféministe et serait dangereuse pour la société dans son ensemble.

Nous vous assurons de nos salutations citoyennes et confiantes dans votre choix à venir.

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Naëm Bestandji nous parle du voilement des femmes, arme de guerre contre l’égalité entre femmes et hommes et contre la liberté.

Café Laïque
Le Chevalier de la Barre – Unité Laïque
Le 22 avril 2022

Certains thèmes, celui-ci n’en est pas le moindre, sont aujourd’hui confisqués voire détournés par des courants politiques extrémistes ; il est plus que nécessaire de s’en saisir en apportant un éclairage net pour ouvrir le champ du débat à une discussion de fond.

C’est tout le geste de Naëm Bestandji, militant féministe, laïque et universaliste, auteur du livre Le linceul du féminisme : caresser l’islamisme dans le sens du voile. Invité à venir expliquer et débattre toute la construction intellectuelle qui anime sa pensée, Naëm Bestandji a développé un propos apaisé, clair et engagé durant ce café laïque organisé le mercredi 20 avril 2022 à Paris par le Chevalier de la Barre et Unité Laïque.

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Les Hijabeuses, un moment décisif

Par Nathalie HEINICH

Sociologue

Membre de l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, d’Unité laïque et du Comité Laïcité République

Anecdotique, cette histoire de footballeuses réclamant le droit à porter le voile en compétition ? Tout au contraire : autant que l’affaire des trois lycéennes voilées de Creil en 1989, elle constitue un moment décisif, surtout en période électorale.

Les faits

            Rappel des faits. La règle 50.2 de la Charte olympique impose la neutralité lors des compositions sportives afin que celles-ci soient protégées des divisions politiques ou religieuses. Pour la même raison la Fédération française de football interdit « tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». Or, en novembre, un collectif de footballeuses auto-proclamées « hijabeuses », constituées il y a deux ans en « syndicat de footballeuses musulmanes », a saisi le Conseil d’État pour faire abroger cet article. La demande a été rejetée mais elle continue d’être examinée sur le fond.

            Dans la deuxième semaine de février la question est revenue dans l’actualité, avec un amendement proposé par le Sénat qui interdirait le port du voile islamique dans les compétitions sportives : d’où protestations des adeptes de cette tenue – une manifestation des Hijabeuses a même été interdite pour risque de troubles à l’ordre public. Elles ont été soutenues par une tribune de footballeurs de haut niveau publiée le 9 février par Libération, ainsi que, paradoxalement, par la Ligue des droits de l’homme.

            On attend le vote des députés.

Un clivage majeur

L’importance politique de l’affaire se mesure à son pouvoir de clivage, non seulement entre sensibilités politiques mais à l’intérieur même des partis, et notamment au sein de la majorité présidentielle. Ainsi, le 10 février, la ministre déléguée à l’égalité hommes-femmes, Elisabeth Moreno, a estimé sur un plateau de télévision que les femmes « ont le droit de porter un voile islamique pour jouer ». Aussitôt après Gabriel Attal a déclaré que le Gouvernement ne partageait pas cette position, et le 15 février Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, s’est également inscrite en faux contre les propos de sa consœur. Certains députés LREM ont eux aussi contredit Elisabeth Moreno en invoquant la nécessité de lutter contre les discriminations sexistes opérées et symbolisées par le voile. Ils ont été appuyés par divers collectifs laïques, notamment le Comité Laïcité République (https://www.laicite-republique.org/la-neutralite-religieuse-sur-les-terrains-de-foot-protege-rassemble-et-unit-clr.html) et l’association Unité laïque (https://unitelaique.org/index.php/2022/02/12/resistons-aux-exigences-islamistes-non-madame-la-ministre-le-port-de-signes-religieux-dans-une-enceinte-sportive-nest-pas-neutre/), qui ont publié des communiqués en ce sens les 11 et 12 février.

Le clivage s’est joué également à l’intérieur même du mouvement féministe : tandis qu’Alice Coffin, élue écologiste parisienne, appuyait les revendications des Hijabeuses, la Ligue du droit international des femmes (fondée par Simone de Beauvoir) protestait contre cette banalisation par le voile d’une forme d’« apartheid sexuel », et traitait même les Hijabeuses de « pleurnicheuses ». Au sein même du quotidien Libération les positions sont contrastées, puisque le journaliste Luc Le Vaillant, dans une chronique publiée le 14 février, affirmait que dans ce combat ce sont les défenseurs du voile qui sont de droite et ses contempteurs, les universalistes, qui incarnent la gauche…

Une question profondément politique

            D’aussi profonds clivages sont rares dans notre pays. Ils signalent à l’évidence un problème de fond, que les politiques feraient bien de prendre au sérieux.

            L’affaire en effet ressemble par bien des points à celle du foulard des lycéennes de Creil en 1989, dont nous comprenons rétrospectivement qu’elle a provoqué une faille profonde au sein de la gauche, entre ceux qui soutenaient le port du voile au nom des libertés individuelles et du « soutien aux musulmans stigmatisés », et ceux qui souhaitaient l’interdire au nom de la liberté de conscience, au nom de la liberté des musulmanes à se soustraire aux pressions communautaires, et au nom de l’égalité entre hommes et femmes dont le voile islamique représente l’antithèse. Ces derniers l’ont finalement emporté en obtenant en 2004 le vote de la loi interdisant le port de signes religieux à l’école. C’est donc ce combat qui se rejoue aujourd’hui, non plus à l’école mais sur les terrains de sport.

            Toutefois l’affaire n’est pas qu’une réplique de celle de Creil, car bien des choses ont changé depuis. Tout d’abord, nous avons à présent l’expérience des effets d’une législation contraignante : contrairement aux prédictions catastrophistes des pro-voiles, la loi n’a pas provoqué la déscolarisation massive des jeunes musulmanes – une poignée d’entre elles tout au plus ont dû suivre l’enseignement à distance. Prenons-en de la graine et ne tendons pas une oreille complaisante à ceux qui aujourd’hui prédisent la désertification des terrains de foot par les jeunes filles (lesquelles ont toujours la possibilité d’ôter leur voile en compétition, comme elles le font en entrant dans un établissement scolaire). 

Par ailleurs, depuis une génération la question des signes extérieurs d’appartenance à la religion musulmane a pris toute sa signification politique avec la spectaculaire montée en puissance des courants fondamentalistes de l’islam, du salafisme et des Frères musulmans, dont les spécialistes connaissent bien le travail d’entrisme destiné à imposer – aux musulmans plus encore qu’aux non-musulmans – une version politique de leur religion, dont les lois devraient selon eux l’emporter sur celles de la République. Il n’est que d’écouter les mises en garde des victimes de l’islamisme, tel l’écrivain algérien Kamel Daoud, pour comprendre à quel point la résistance s’impose.

Pour ne pas voir cela aujourd’hui, il faut soit l’aveuglement des idéologues, soit la naïveté de ceux qui se laissent effrayer par le chantage à l’islamophobie, soit la duplicité de ceux qui flirtent avec l’islamisme pour s’assurer un supplément d’électorat. Le voile sur les yeux vient couvrir, à tous les sens du terme, le voile sur les cheveux : aux cris des footballeuses qui réclament de pouvoir voiler leur chevelure répond en miroir l’acquiescement de ceux qui préfèrent se voiler la face pour ne pas voir le problème.

Un enjeu européen

            Le problème ? Nous le connaissons bien pourtant : le port du voile islamique peut bien, au niveau individuel, être revendiqué comme une affirmation de la liberté des femmes à afficher leur religion et à se vêtir comme bon leur semble ; il n’en reste pas moins qu’il met en cause la liberté des musulmanes de ne pas se voiler. Il exerce en effet, au niveau collectif, une normalisation de l’espace public, où les femmes non voilées deviennent les cibles d’un traitement stigmatisant : elles seraient forcément « impudiques », donc livrées aux agressions (oculaires, verbales voire physiques) de ceux pour qui une chevelure visible ne peut être qu’une incitation à la luxure. Par ailleurs le voile est aussi le symbole d’une conception inégalitaire de la relation entre hommes et femmes, qui nous fait régresser de plusieurs siècles. Enfin il instaure une dissociation visible entre ceux pour qui la religion doit faire l’objet d’une propagande, et ceux qui respectent la tradition française de discrétion dans l’affichage des signes d’appartenance religieuse, gage d’unité dans une même citoyenneté.

            C’est pourquoi ce serait une honte pour la France, pays des droits de l’homme, si elle en venait à céder au chantage à la soi-disant « islamophobie » dont sont coutumiers les propagandistes ou idiots utiles de l’islamisme et de son programme politique. Ce serait une honte pour la France si elle se faisait la complice de ceux qui tentent d’imposer dans l’espace public des pratiques qui sont à la fois contraires à la liberté de conscience et à la liberté de se soustraire aux pressions communautaires (libertés que des femmes, dans d’autres pays, payent parfois de leur vie), contraires à l’égalité hommes-femmes, et contraires à la fraternité, qui exige de mettre en avant ce qui nous rassemble au détriment de ce qui nous sépare.

Et ne croyons pas que cette question ne concerne que la France : il s’agit au contraire d’un enjeu mondial, tant l’islamisme a poussé ses ramifications dans maints pays occidentaux. Mais elle concerne avant tout notre pays car celui-ci, de par sa tradition républicaine, est aux avant-postes du combat universaliste consistant à n’accorder de droits qu’aux individus en tant que citoyens mais non pas en tant que membres de communautés, quelles qu’elles soient. Ce qui se joue donc sur ce terrain de football piégé, c’est le combat entre le modèle multi-culturaliste, très présent dans le monde anglo-saxon, et le modèle universaliste dont la France est le fer-de-lance – ce que savent bien d’ailleurs les islamistes, qui ont fait de notre pays la cible privilégiée de leurs manœuvres et de leurs attentats. C’est dire que le coup qui se joue ici est un coup historique.

Un peu de politique politicienne

Et pour ceux que ces grands principes ne suffiraient pas à convaincre, concluons par quelques réflexions tactiques à l’adresse des partis en présence lors des prochaines élections.

Je fais partie des nombreux (quoique pas toujours audibles) partisans d’une gauche républicaine, universaliste et laïque, qui ont pris conscience du danger islamiste et tentent de persuader leurs concitoyens – de toutes tendances mais surtout de gauche car la cécité y est plus développée – que ce combat nous concerne tous et doit tous nous mobiliser, y compris les musulmans qui sont victimes du fondamentalisme.

            Or nous, universalistes laïques, venons d’être trahis dans cette affaire par Yannick Jadot, qui a fait un pas supplémentaire dans le naufrage de la gauche en déclarant le 15 février qu’il faut « laisser les musulmans tranquilles » et accepter le port du voile sur les terrains de foot (ignorant probablement que les pays musulmans autorisant le voile dans les manifestations sportives sont minoritaires). Il a même opposé de façon honteuse les « islamistes » aux « anti-musulmans » – comme si les anti-islamistes étaient hostiles aux musulmans. On retrouve là le mantra du « pas d’amalgame » qui depuis des années sert de prétexte à la gauche radicale pour ne pas condamner l’islamisme, et pour se garder, par exemple, de prononcer le mot « islamiste » à propos de l’assassinat de Samuel Paty. Forte de ma vieille sensibilité écologique j’ai voté à la primaire écologiste pour que Jadot l’emporte sur Sandrine Rousseau. Mais je sais désormais que je ne voterai pas pour lui aux prochaines élections présidentielles. Et je suis persuadée que je ne serai pas la seule dans ce cas.

            Les députés de La République en marche feront ils la même erreur que le candidat écologiste ? En emboîtant le pas de la gauche radicale dans l’autorisation du hijab sur les stades, ils ne gagneraient probablement pas une seule voix, tant les électeurs de cette tendance s’acharnent à diaboliser Macron. En revanche, ils perdraient à coup sûr les voix des universalistes républicains, qui peinent actuellement à trouver un espace politique correspondant à leurs convictions – ce dont témoigne d’ailleurs la percée de Fabien Roussel, seul candidat de gauche à tenir sur ces questions un discours fermement républicain. Cet espace, la majorité présidentielle peut le leur offrir, en optant aujourd’hui pour la voie de l’universalisme, la voie de la laïcité, qui est aussi la voie de la raison si l’on observe les effets positifs de la loi de 2004.

Et donc, mesdames et messieurs les députés LaREM, soyez tactiquement intelligents même si vous n’êtes pas tout à fait convaincus : soyez cohérents avec la belle fermeté dont vous avez fait preuve en janvier contre les affiches pro-hijab du Conseil de l’Europe, et maintenez l’interdiction du voile islamique dans les compétitions sportives !

                                                                                                          Nathalie HEINICH

Article publié dans L’Express le 21 février 2022

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Prendre parti oui, mais pour la République laïque

Premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril 2022

Les campagnes électorales présidentielle et législatives, en cours et à venir, incitent des associations, des partis et des organisations de citoyens dont l’objet est la promotion et la défense des idéaux laïques et républicains à se prononcer pour l’un ou l’autre des candidats en lice.

Unité laïque n’empruntera pas cette voie. Nous considérons en effet que la République et la laïcité sont les fondements du système démocratique original qu’a bâti le peuple français depuis 1789 et qu’elles doivent être le fil rouge que suivent tous les véritables démocrates, de la gauche à la droite.

Tous les candidats, tous les partis, surtout après la seconde Guerre mondiale et la délégitimation des positions de l’extrême-droite maurassienne, se sont rangés derrière cette bannière de « la République indivisible, laïque, démocratique et sociale » qui flotte au vent de l’article 1er des constitutions de la Quatrième et de la Cinquième Républiques, plantée dans le socle du programme du Conseil national de la Résistance. Soixante-dix-sept ans après cet épisode fondateur des « jours heureux » que la France a vécus et pour lesquels elle a été tellement enviée dans le monde entier, les choses ont évidemment bien changé.

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Port du voile : injonction sexiste ou « liberté » religieuse

Le Chevalier de la Barre et Unité Laïque ont le plaisir de vous convier à notre prochain Café Laïque qui aura lieu :


Le 20 avril 2022 à 18h30 :
Au REGENT, 70 rue Lafayette, 75009 PARIS
Métro CADET

Notre grand témoin : Naëm BESTANDJI

Essayiste, féministe et laïque engagé,
auteur de :
Le linceul du féminisme : caresser l’islamisme dans le sens du voile

Nous comptons sur votre présence. Inscrivez-vous par retour de mail
à l’adresse suivante : le.chevalier.de.la.barre.1766@gmail.com

De quoi Eric Piolle est-il le nom ?

Il est temps de constater que la laïcité est véritablement en danger à Grenoble !

Les Notes d’Unité Laïque

Par le Bureau d’Unité Laïque

Les récentes prises de position du maire de Grenoble en soutien aux femmes tentant d’imposer le hijab aux fédérations sportives, ont créé une forte réaction d’indignation et de surprise chez certains. Ces indignations et surprises étaient d’autant plus fortes que le propos ouvrait, pour la première fois clairement depuis trois ans la perspective d’une modification du règlement des piscines municipales afin d’autoriser en leur sein le fameux burkini autre emblème de l’offensive menée depuis Grenoble depuis de longs mois. Offensive menée par la fort mal nommée « alliance citoyenne » qui organise et coordonne l’ensemble de ces attaques contre la laïcité au détriment du combat des femmes pour disposer librement de leur corps par une inversion bien connue des valeurs et de repères.

L’effet recherché par le maire de Grenoble a donc été atteint, faire du bruit pour entrouvrir enfin une porte qu’il cherche à ouvrir en grand depuis plus de trois ans sur le sujet. Car sur ce sujet, il a un agenda politique, qui mêle clientélisme et conviction profonde. Il ne saurait donc être question de traiter ses prises de positions à la légère.

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Mark Sherringham, président du Conseil supérieur des programmes de l’EN, se défend d’être « anti-laïque ».

Certes… mais êtes-vous laïque, Monsieur Sherringham ?

Les Notes d’Unité Laïque

Par Aline Girard, Conservateur général honoraire, membre du Bureau d’Unité Laïque

Le 4 février 2022, le ministre de l’Éducation nationale annonçait la nomination à la présidence du Conseil supérieur des programmes de Mark Sherringham. Depuis lors, les critiques ont fusé du fait de ses positions favorables au retour du christianisme dans les questions éducatives. Il a souhaité faire une mise au point dans Le Figaro le 21 février. Il se justifie : « Je n’ai jamais été anti-laïque ». Certes, mais êtes-vous laïque, Monsieur Sherringham ?

La carrière de ce haut-fonctionnaire semble exemplaire. Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé, puis docteur en philosophie, maître de conférences en IUFM, il est nommé en 2005 inspecteur général de l’Éducation nationale et devient en 2009 le doyen du groupe de philosophie de l’IGEN. Après presque une décennie au service culturel de l’Ambassade de France aux États-Unis, il revient au sein du ministère de l’EN, avant d’être nommé au poste qu’il occupe désormais. C’est donc un parfait cursus honorum que celui de Monsieur Sherringham. Le rôle majeur qui lui est maintenant dévolu dans la définition des programmes scolaires, de l’école primaire au lycée, et des programmes de formation des enseignants ne semblait pouvoir être endossé par meilleur représentant !

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Un concordat clandestin pour l’islam de France

La tribune cosignée par Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine et Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque, publiée sur Marianne.fr, ce 24 février 2022.

« Institut français d’islamologie : un concordat clandestin pour l’islam de France »

Tribune

Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine, et Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque, estiment que l’Institut français d’islamologie, récemment créé par le gouvernement, constitue une brèche majeure dans la loi de 1905.

Depuis 1792, la République a patiemment construit l’édifice laïque. Ce mur de protection de la liberté de conscience, de l’égalité de tous devant la loi et de la liberté d’expression, a permis de briser le joug clérical imposé à la société et de laisser aux croyants le soin, la responsabilité et le financement de leurs pratiques, dans le respect des lois de la République. Le poids moral et matériel de leurs associations n’a pas à peser sur ceux que ce choix philosophique ne concerne pas.

Cet édifice qui fait de la France l’un des pays les plus libres et les plus dégagés de l’emprise cléricale, est soumis à des attaques constantes de toutes les cléricatures depuis 1905, redoublées depuis qu’en 1946, la laïcité a été inscrite dans la première phrase de l’article premier de nos Constitutions. Plus grave, depuis 1950, le législateur, l’exécutif, le Conseil d’État, se sont parfois associés à ces menées pour affaiblir la laïcité.

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La robe et l’avocat : La robe, toute la robe, rien que la robe

Les Notes d’Unité Laïque

Par Anne Salzer, avocate, membre du Bureau d’Unité Laïque

Le Barreau de Lille a consolidé son règlement intérieur le 27 juin 2019 en disant que l’avocat ne peut porter avec la robe ni décoration ni signe manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ou une opinion religieuse, philosophique, communautaire ou politique.

Avant, le conseil de l’Ordre des avocats de Paris a interdit, par une délibération en 2015 (sans toutefois modifier le règlement intérieur du barreau de Paris), le port des signes distinctifs religieux, communautaires ou politiques sur la robe par une délibération qui concerne aussi les élèves avocats en situation d’audience, c’est-à-dire lors de leur stage en juridiction, de la prestation de petit serment et des simulations d’audiences (après un rapport en ce sens du Bâtonnier Farthouat).

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