La République au bord du gouffre.

Le dimanche 9 juin 2024, les résultats des élections européennes ont mis en lumière trois faits politiques majeurs.

  • La victoire de l’extrême-droite repeinte aux couleurs de la droite nationaliste, voire usurpant le qualificatif républicain qui, en additionnant les voix des petites listes, atteint désormais 40% des suffrages exprimés ;
  •  La défaite sans appel du parti présidentiel ;
  •  Le rééquilibrage à gauche au profit de la social-démocratie, sans que malgré tout la gauche radicale « antisioniste » ne recule.

A ce bilan très inquiétant s’est ajouté, comme un coup de tonnerre, certes redouté mais auquel on croyait peu, l’annonce précipitée par le président de la République de la dissolution de l’Assemblée nationale et d’élections législatives moins d’un mois plus tard.

Cette décision, grave et a minima critiquable, a jeté le pays dans un chaos politique que nous n’avions pas connu depuis le début de la Ve République.

Ainsi, le chef de la droite post-gaulliste a annoncé son ralliement au Rassemblement national. Ainsi, le Parti socialiste, les communistes et quelques autres forces supplétives de la gauche ont annoncé leur accord avec un parti qui a axé toute sa campagne européenne sur la stigmatisation des juifs. Ainsi, la tentative présidentielle d’une recomposition centripète, semble avoir échoué avant même d’avoir pris son élan.

Dans ce tourbillon, les paroles bruissent, vides de sens. « Front populaire » pour ceux qui déshonorent Blum et Thorez, se grisant du poème d’Aragon appelant à l’union de tous contre le fascisme. Ils oublient que cette union était destinée à combattre les antisémites, pas à s’allier à eux ; « droite républicaine » qui puise ses racines dans le pétainisme et la haine de l’étranger ; « front républicain » qui se réduit comme peau de chagrin à la seule formation présidentielle en ruine.

Face à ce désastre, nous républicains, laïques, fidèles à la devise de notre pays, fidèles à l’idéal d’une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, ne pouvons que nous lever pour résister. Résister à la droite nationaliste et xénophobe qui faisant la chattemite, tente de nous convaincre qu’elle n’est plus enfant de Pétain. Résister à une gauche qui croit possible de s’inoculer le virus antisémite sans être contaminé.

Parmi nous, il y a des citoyens de droite, du centre, de gauche, qui mettent nos principes plus haut que tout, parce que sans eux, nous ne sommes plus le peuple français, inventeur de la liberté de conscience et du droit au bonheur. Ceux-là ne pourront pas donner leurs voix aux identitaires des deux bords et à leurs alliés. Mais pourront-ils se résoudre à voter de nouveau pour un pouvoir qui démantèle la République depuis si longtemps et qui porte une responsabilité indéniable dans la tempête qui risque de nous emporter ?

Il reste trois semaines pour faire émerger un espoir républicain, fraternel et laïque. Pour convaincre tous les citoyens de progrès que ce n’est ni par le raidissement autoritaire et nationaliste, ni par le communautarisme et l’antisémitisme opportuniste, ni par la poursuite du démantèlement du programme du Conseil national de la résistance et de la République sociale, que nous rétablirons la fraternité et la solidarité.

Certains, comme Gérard Larcher, comme beaucoup de responsables de LR, comme Raphaël Glucksmann, comme Yaël Braun-Pivet, ont choisi le chemin de l’honneur. Nous appelons tous les Français à les soutenir pour exiger avec eux, que les partis et les responsables politiques se reprennent et constituent un véritable front républicain.

C’est ce grand mouvement qu’il nous faut lancer aujourd’hui pour éviter le suicide de la République.

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