Samuel Paty, 5 ans après – Discours Delphine Bürkli
« Cinq ans après, Samuel Paty : ne jamais oublier et continuer à faire vivre la flamme de la laïcité qui l’habitait.
Le meurtre de Samuel Paty reste, cinq ans après, une balafre sur le visage de la République : un enseignant a été assassiné pour avoir enseigné, pour avoir simplement fait son métier : celui de transmettre, celui de former des citoyens libres et éclairés.
Avec Unité Laïque et son président Jean-Pierre Sakoun, nous avons conçu cette soirée, non pas seulement comme un moment de commémoration mais surtout comme une manière de réaffirmer, d’ancrer, de solidifier un peu plus encore la laïcité au cœur de nos vies quotidiennes.
Une soirée rythmée par les témoignages de personnalités fortes qui combattent l’obscuratisme et qui portent haut et fort les valeurs de la République: Alain Jakubowicz, Basile Ader, Alain Seksig, Delphine Girard … et la prestation absolument remarquable des élèves de 1ère du lycée Camille Claudel (Palaiseau) qui ont joué quatre scènes de la pièce écrite par Émilie Frèche (également présente) « Le Professeur ».
Ces jeunes lycéens représentent la promesse d’un avenir lucide et courageux, celui d’une génération en proie au doute mais qui n’a pas peur de regarder l’histoire en face.

Le combat et le courage de Mickaëlle Paty forcent l’admiration. Mickaëlle porte avec dignité la mémoire de son frère et, à travers elle, le courage de toutes celles et de tous ceux qui transmettent, qui enseignent, qui font vivre la République au quotidien.
Aujourd’hui, la facilité serait de ne rien faire, de ne rien dire, de laisser le temps lisser la douleur et recouvrir le souvenir d’un voile de silence. Mais le silence serait une trahison. L’oubli, un renoncement.
Tuer un enseignant, c’est tuer la République. C’est tuer la promesse d’émancipation par le savoir et par la raison. C’est tuer le socle même de notre démocratie.
À travers cette manifestation, nous avons voulu réiteré notre refus de l’oubli et de la banalisation.
Cinq ans après, où en sommes nous? Est-ce que tous les professeurs d’histoire-géographie se sentent aujourd’hui libres de s’exprimer et en sécurité quand ils parlent de religion ou de laïcité?
Cinq ans après, la laïcité, la liberté, la raison restent un combat de tous les instants et doivent se défendre quotidiennement, dans les salles de classe, dans les débats en famille et entre amis, dans les institutions.
Nous devons cette fidélité non seulement à la mémoire de Samuel Paty et à la fonction qu’il occupait, mais aussi à tous les enseignants qui, chaque jour, tiennent le front, non sans difficultés, de la transmission, parfois dans l’indifférence, souvent dans la tension. »
Discours de Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement de Paris
Hommage à Samuel Paty, 16 octobre 2025
