Furia Abaya
Unité Laïque soutient sans réserve la décision de M. Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, d’interdire, dans le cadre de la loi du 15 mars 2004, le port de vêtements manifestant ostensiblement les convictions religieuses des élèves.
On sait que depuis plus d’un an, les prédicateurs islamistes mènent une offensive concertée sur les réseaux sociaux et dans les lieux de prière qu’ils contrôlent pour inciter par la pression morale, la culpabilisation, l’excitation des instincts d’appartenance tribale, les jeunes filles et les jeunes hommes de religion ou de tradition musulmane à s’affubler d’abayas ou de qamis dans leur activité scolaire.
Cette campagne a pour but de faire céder la laïcité, de remettre en cause les principes d’égalité et de liberté de conscience de notre République et de séparer les jeunes Français musulmans, en particulier les femmes, du reste de leurs concitoyens, afin d’imposer progressivement une société « charia-compatible », selon l’expression de Florence Bergeaud-Blackler.
Si l’école de la République est laïque et veille à la neutralité des élèves qui la fréquentent, c’est pour affirmer son idéal d’émancipation et offrir aux enfants de la République les moyens d’un apprentissage rationnel, libéré des dogmes.
La décision du ministre, confirmée par une circulaire aux chefs d’établissement et une lettre aux parents, est une manifestation claire et attendue par une immense majorité des Français, de droite comme de gauche, du retour de l’autorité démocratique de l’État dans le domaine crucial de la Séparation des Églises et de l’État et de sa volonté de protéger les enfants et les adolescents de l’embrigadement fondamentaliste, en l’occurence musulman.
La France est, pour ces adversaires de plus en plus radicaux, le principal obstacle à leur prise de pouvoir sur les musulmans en Europe, du fait de ses principes et de sa culture laïques et sécularistes. Ne nous leurrons pas, les attaques ne vont pas cesser. Elles vont même s’amplifier. Nous exhortons les pouvoirs publics à y faire face avec fermeté et courage et à apporter un soutien sans faille au corps enseignant. Unité Laïque appuiera toutes les mesures allant dans le sens de la défense de la liberté de conscience et de l’émancipation.
Il faudra cependant que le ministre se pose la question de la présence massive, en particulier dans le cadre des activités périscolaires mais aussi de la formation des personnels, d’associations qui, grâce au soutien délétère de feu l’Observatoire de la laïcité, répandent un confusionnisme lourd de conséquence et tentent de convaincre jour après jour la communauté scolaire qu’il faut remplacer l’universalisme, la laïcité et les principes républicains par une vision communautariste, ethno-religieuse de la société, en soumettant les élèves comme les adultes au contrôle des esprits par les intégrismes religieux.
Unité Laïque rappelle en outre que la France joue un rôle exemplaire dans le soutien aux luttes d’émancipation et de libération à travers le monde et qu’à ce titre, notre pays ne saurait tolérer que l’intégrisme islamiste veuille imposer à nos jeunes concitoyennes les marques infâmantes que les Iraniennes tentent d’arracher au péril de leur vie et qui font des Afghanes des hilotes et des esclaves dans leur propre pays. Rappelons ce que l’actrice iranienne Golshifteh Farahani répondait lors d’une interview à Télérama il y a un an, « libérer sa chevelure est un geste symbolique sans précédent. Le voile est la base de l’oppression islamique sur la femme. S’il tombe, le reste s’effondrera ». Ceci vaut pour toutes les tentatives de couvrir les femmes au nom de la « pudeur », de la « modestie » et de la volonté de domination obsessionnelle des obscurantistes sur leur corps.
Il est indispensable que les personnalités qui continuent à se battre pour nos principes émancipateurs au sein des partis de gauche luttent contre les dérives électoralistes et idéologiques qui entraînent les directions de LFI et d’EELV, contre l’avis-même de la majorité de leurs électeurs, ainsi qu’une large partie du PS, sur des chemins communautaristes, voire islamo-gauchistes et indigénistes.
Il est indispensable que le gouvernement, et en particulier les ministres de l’Intérieur, de l’Éducation nationale, de la Culture, de la Santé et des Armées soient eux-mêmes parfaitement au clair sur les fondements de notre société laïque. Pour cela il est urgent de se demander :
- Pourquoi la République est laïque. Quelles conséquences cette laïcité a-t-elle sur la société, et en particulier sur l’école ?
- Pourquoi une proportion importante des musulmans et en particulier des jeunes musulmans refusent la laïcité, la République, la loi commune, au profit d’une préférence assumée pour la loi religieuse dans sa version la plus rétrograde et obscurantiste.
- Pourquoi certains acteurs politiques, sociaux et culturels majeurs de notre pays semblent renoncer à l’application des principes de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale, au profit d’un communautarisme affirmé, s’alignant ainsi sur les positions de l’Union européenne où les mouvements communautaro-religieux bénéficient d’un soutien actif des instances de l’UE.
Unité laïque est prête à apporter sa contribution à cette réflexion.