Le premier jour
« Je connais bien ce peuple. Il n’a pas sur la peau un point qui ne soit douloureux, où il n’y ait un ancien bleu, une ancienne contusion, une douleur sourde, la mémoire d’une douleur sourde, une cicatrice, une blessure, une meurtrissure d’Orient ou d’Occident. »
Charles Péguy, à propos des juifs, dans Notre Jeunesse.
Le 1er avril 1933, les Nazis organisèrent un immense boycott des commerces, des cabinets d’avocats et des médecins juifs en Allemagne. Cette journée marqua symboliquement le début de l’éviction des Juifs de la société allemande. Elle suivait des années de montée de l’agressivité antisémite. Que pensèrent tous les autres Allemands, juifs et non-juifs, ce jour-là? Et encore, ils avaient une excuse… Ils ne pouvaient imaginer ce qui allait advenir, malgré les écrits génocidaires d’Adolf Hitler, tant cela paraissait monstrueusement grotesque et inhumain…
Le mercredi 2 octobre 2024 à Toulouse, les voyous du lumpenproletariat des « quartiers », excités par les islamistes et par les petits-bourgeois et les étudiants hystérisés par les discours de Jean-Luc Mélanchon et de ses séides, ont donné le coup d’envoi d’une séquence similaire. Ils sont venus poser des autocollants sur les vitrines de magasins du centre-ville au motif qu’ils seraient détenus par des juifs, ou que ces enseignes soutiendraient les positions d’Israël. Quatre commerces ont été visés, leurs propriétaires exposés à la vindicte de la foule haineuse, des clients ont été menacés et photographiés. Chaque fois, les manifestants appelaient au « boycott des commerces juifs ». Qu’ont pensé les Français, juifs et non juifs, ce jour-là? Pas grand-chose. Parce que la presse et les médias régionaux, comme la presse nationale se sont tus, espérant qu’en fermant les yeux très fort, cela passerait…
Les signes s’accumulent désormais, de plus en plus rapidement et clairement, du déchaînement de la haine des juifs. Viol d’une enfant de douze ans parce que juive, passants molestés dans les rues de certains quartiers parce que juifs, appels ouverts à la haine des juifs par des partis politiques ayant pignon sur rue… Ne parlons pas d’Ilan Halimi, de l’école Ozar Atorah à Toulouse déjà, de l’hyper casher, de Sarah Halimi, de tant d’autres…
Les déclarations héroïques de solidarité de nos gouvernants se succèdent au même rythme. Mais rien n’y fait. Il est plus tard que nous le pensons tous. L’heure des pogroms approche en France. Et la raison ratiocinante permettra à tous ceux qui le souhaitent de justifier cela, de ne pas le voir, de faire des juifs des parias, comme elle l’ permis en Allemagne.
Le temps n’est plus aux paroles. Il est aux actes, durs, fermes, impitoyables face aux antisémites et à ceux qui les excitent, par cynisme ou calcul électoraliste. Qui en aura le courage?
Unité Laïque dénonce les appels à la haine lancés par le chef de la France Insoumise et ses nervis, qui sont directement responsables de faits terribles constatés à Toulouse. Unité Laïque rappelle que l’universalisme républicain est la seule réponse face au communautarisme et au wokisme qui conduisent à ces appels au meurtre et à antisémitisme. La laïcité demeure la meilleure arme et le meilleur bouclier face au racisme et à l’antisémitisme.
Mais pour mettre fin à cette indignité, la République doit être forte.