Et Tartuffe? Le pauvre homme !

La messe est dite, l’expression semble particulièrement convenir aux dernières déclarations de Jean-Luc Mélenchon. En affirmant que le voile islamique imposé aux femmes n’est pas un signe de soumission à l’homme, mais une « marque de soumission à dieu » (sic), le grand prêtre de LFI ne se contente pas d’insulter le combat des Iraniennes, il jette par-dessus bord toute l’histoire de la pensée progressiste et républicaine depuis le siècle des Lumières.

Mélenchon justifie le voile par une argutie cléricale, digne des prêtres réfractaires, qui refusaient de jurer fidélité à la République, au prétexte qu’ils n’étaient soumis qu’à dieu, et à son vicaire, le pape. Les femmes voilées ne seraient soumises qu’à dieu, on ne pourrait donc leur demander de respecter les lois de la République française. Cette République, qui depuis l’abolition des privilèges du clergé, le 4 août 1789, n’a cessé de lutter contre le cléricalisme !

Mélenchon est en rupture avec Victor Hugo, député républicain de 1848, qui menait le combat pour une école laïque donnant la même éducation à tous les enfants de France, avec Louise Michel et la Commune de Paris, qui instituèrent la laïcité, avec les Républicain de la IIIème République, fondateurs de l’école publique, avec Jaurès, inspirateur de la loi de 1905 séparant les églises de l’État, avec le Front Populaire, son ministre Jean Zay dont l’objectif était l’égalité des filles pour l’accès au bac et à l’Université, objectif repris dans le programme du Conseil National de la Résistance…

Pour récupérer les voix communautaires musulmanes et partir à l’assaut de mairies administrées par la gauche, Mélenchon enterre la laïcité en validant l’argutie cléricale grotesque des islamistes, revendiquant une « soumission à dieu » supérieure aux lois terrestres de la République.

On ne saurait mieux déchirer le contrat social. LFI ne peut plus être considéré comme un parti républicain.

Guy Konopnicki
Avec l’aimable autorisation de l’auteur

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