Mickaëlle Paty, lauréate du premier Prix des Hussards noirs – Revue des Deux Mondes

« Le Cours de monsieur Paty » de Mickaëlle Paty avec Émilie Frèche (Albin Michel) a reçu le 8 décembre le premier Prix des Hussards noirs, dédié à la laïcité et l’universalisme.

« Un honneur teinté de gravité ». C’est en ces termes que Mickaëlle Paty a remercié les organisateurs, et les membres du jury du premier Prix des Hussards noirs qui l’ont choisie comme lauréate.

Avec Émilie Frèche, elle a retracé dans Le Cours de monsieur Paty le tragique enchaînement des faits, qui a mené à la mort de son frère Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste devant son collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. Fruit de quatre ans d’enquête, l’ouvrage rapporte notamment le contenu du cours de Samuel Paty, inscrit au programme de quatrième et dont les éléments étaient tous issus des outils pédagogiques de l’Éducation nationale, la défaillance des procédures d’alerte, les lâchetés de certains collègues, les mensonges, l’effroyable emballement sur les réseaux sociaux. Et bien sûr son immense chagrin d’avoir perdu « Samu ». « Le terrorisme islamiste a frappé Samuel précisément parce

qu’il enseignait la laïcité, la liberté de conscience et la liberté d’expression. Il a réussi à les faire cohabiter pendant une heure dans sa classe, désormais beaucoup n’osent plus les aborder même séparément », a-t-elle regretté lors de la remise de ce Prix lundi à l’Hôtel de la région Île-de-France, qui en est partenaire. Très engagée pour la défense de laïcité, Valérie Pécresse, sa présidente, l’a qualifiée de « ciment d’une région-monde comme l’Île-de-France » avant de citer quelques-unes des actions initiées par ses services pour combattre l’entrisme religieux.

« L’ouvrage rapporte notamment le contenu du cours de Samuel Paty, la défaillance des procédures d’alerte, les lâchetés de certains collègues, les mensonges, l’effroyable emballement sur les réseaux sociaux. »


La création de ce Prix littéraire est une idée d’Unité Laïque, association présidée par Jean-Pierre Sakoun qui s’est fixée pour objet la défense, la promotion et le développement de la laïcité et des principes républicains en France, dans l’Union Européenne et dans les instances internationales. La dimension symbolique de cette récompense est forte. D’abord, ce nom les Hussards noirs, qui désignent les instituteurs de la IIIe République, vêtus de noir, portant haut les valeurs républicaines et l’école publique dans les campagnes. Et puis surtout, la célébration des 120 ans de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État. Texte fondateur de la laïcité française, elle édicte des principes intangibles : la neutralité de l’État et la non-reconnaissance des cultes ; le respect de toutes les croyances et l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion ; le libre exercice des cultes garanti par la République. « La Laïcité, c’est l’oxygène de la République, sans elle, la démocratie a du mal à respirer », a imagé Bruno Fuligni, président du jury, composé d’une dizaine de journalistes politiques et culturels dont Aurélie Julia, directrice de la Revue des Deux Mondes.

« La dimension symbolique de cette récompense est forte. D’abord, ce nom les Hussards noirs, qui désignent les instituteurs de la IIIe République, vêtus de noir, portant haut les valeurs républicaines et l’école publique. »

« À l’heure où l’on découvre chaque jour, incrédules, l’étendue et la profondeur de l’emprise des Frères musulmans et de leur maison-mère le Qatar dans notre République, il est temps de le dire sans trembler : nous ne devons plus rien céder à ceux qui veulent imposer la peur dans nos écoles, aucun professeur de France ne doit se demander s’il risque sa vie en ouvrant un manuel, aucun responsable public ne doit détourner les yeux devant les intimidations, les pressions, les renoncements », a exhorté Mickaëlle Paty, formant le vœu qu’un serment à destination des professeurs, honorant les valeurs défendues par Samuel Paty soit instauré par l’Éducation nationale en sa mémoire. Le Cours de monsieur Paty a remporté les faveurs du jury face à trois autres ouvrages, se dressant également contre les atteintes aux piliers républicains. La remise de ce prix littéraire a été prolongée lundi par une soirée baptisée Liberté, liberté chérie qui s’est tenue à la mairie du 9e arrondissement de Paris avec le soutien de plusieurs artistes. Une réponse à tous les dévots qui mettent à mal nos digues républicaines, résumée par Mickaëlle Paty : « Les Hussards noirs ne capituleront pas ».

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