Contre la bienveillance
Yves Michaud, Contre la bienveillance, Stock, 190 p., 18 €
Philosophe, fondateur de l’Université de tous les savoirs, Yves Michaud est de longue date un spécialiste de la violence, à laquelle il a consacré de nombreux écrits. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages d’esthétique et a même dirigé les Beaux-Arts à la fin du précédent siècle. Publié au printemps dernier, Contre la bienveillance a été écrit pendant l’été 2015. Ni le Bataclan et les terrasses, ni a fortiori Magnanville, Nice et St-Etienne du Rouvray n’étaient venu éclairer l’analyse pénétrante que propose ici l’auteur. Pour résumer, la thèse est la suivante : la puissance du fondamentalisme religieux, la montée des populismes de droite comme de gauche, le discrédit de la classe politique, le rejet de la construction européenne rendent caducs les schémas anciens. En particulier l’idée que la démocratie, à force de bienveillance, peut tolérer toutes les différences toutes les croyances. Pour Michaud, il y a des croyances insupportables et intolérables et le populisme n’est pas une illusion qui se dissipera d’elle-même avec de la pédagogie. La bienveillance n’est pas de mise dans ce contexte pour bâtir une communauté politique.
Lire la suite