Le regard des Français sur l’obscurantisme

Un sondage mené auprès d’un échantillon de 1502 personnes, en partenariat avec l’Association du corps préfectoral.

L’obscurantisme : un objet peu connu mais dont les Français parviennent à définir les contours

Dans le cadre de cette étude, nous avons tenté de comprendre quelles étaient les représentations des Français à l’égard de l’obscurantisme à travers une question ouverte. L’analyse des témoignages recueillies – les sondés étaient invités à évoquer les mots, idées et courants de pensées qu’ils associaient à l’obscurantisme – montrent un objet encore peu connu avec des représentations très diverses. Alors que Le Larousse définit l’obscurantisme comme l’attitude des personnes qui s’opposent à la diffusion de l’instruction, de la culture, c’est bien cette idée de manque de connaissances, de fermeture d’esprit qui s’impose en premier lieu (19% des témoignages y font référence). Viennent ensuite les univers de la religion et de l’intégrisme religieux (18%), le complotisme (15%), l’extrémisme politique (7%) ou encore les sectes (7%).

Les sectes (76%) et les mouvements complotistes (71%) sont d’ailleurs très largement perçus par les Français comme étant parcourus par des formes d’obscurantisme, devant les mouvements d’ultra-droite (62%) et les mouvements d’ultra-gauche (56%). Si les religions en général sont associées par plus d’un Français sur deux à l’obscurantisme (56%), une hiérarchie entre les trois grands monothéismes se dégage. L’Islam est ainsi plus vue comme étant traversée par des formes obscurantistes (62%), que le christianisme (45%) ou le judaïsme (43%).

Des représentations ambivalentes entre prise de conscience et mise à distance    

L’obscurantisme est un objet aux contours mal identifiés et qui suscite des représentations ambivalentes. 82% des Français estiment que c’est un phénomène contre lequel il est indispensable de lutter et ¾ pensent que l’obscurantisme représente une menace sérieuse pour la République (77%). Mais dans le même temps, deux tiers des sondés estiment que cette notion est utilisée pour dénigrer certaines idées légitimes (65%). 45% font également preuve de fatalisme (45%).

Les réseaux sociaux jugés responsables, l’éducation très attendue

Les réseaux sociaux sont très largement vus par les Français comme participant à la diffusion d’idées obscurantistes (90% dont 59% des sondés qui estiment même qu’ils participent beaucoup), au même titre que les influenceurs sur le web (87% dont 47% « beaucoup »). Alors que les réseaux sociaux sont incriminés, probablement car ils sont vus comme liés à la diffusion d’informations non vérifiées, les sondés plaident en faveur de mesures en lien avec l’éducation. Les enseignants (66%) et la famille (67%) bénéficient d’un bon niveau de confiance pour lutter contre l’obscurantisme. Les mesures en lien avec l’éducation sont les premières citées par les Français pour lutter contre l’obscurantisme.

Un potentiel de mobilisation citoyenne réel mais optimisable

Plus d’un Français sur deux se déclare prêt à se mobiliser pour lutter contre l’obscurantisme (58%) mais pour autant, seulement un tiers des sondés estiment qu’il s’agit d’un sujet tout à fait prioritaire. Les sondés sont également très partagés quant au fait que la lutte contre l’obscurantisme est avant tout à l’affaire des citoyens (39%) ou l’affaire des pouvoirs publics (29% et 32% qui ne se prononcent pas).

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