Boualem Sansal, notre honneur, leur déshonneur
Notre compatriote Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis le 16 novembre pour « atteinte à l’intégrité du territoire » est passible de la prison à perpétuité. Âgé de 75 ans et de santé fragile, il vient d’être à nouveau admis au pavillon pénitentiaire de l’hôpital d’Alger.
Arrêté dès sa descente d’avion en provenance de la France, il reste depuis détenu au secret. Son avocat français, Maître Zimeray, n’a pu obtenir de visa pour l’assister lors de sa demande de remise en liberté le 11 décembre dernier, en contradiction flagrante avec l’article 16 du décret n°62-1020 du 29 août 1962 . La mobilisation de son éditeur, Gallimard, de ses nombreux amis écrivains, artistes, membres de la société civile, s’est heurtée à l’intransigeance du gouvernement algérien, trop content de tenir la dragée haute à la France et de donner ainsi des gages de fermeté face à l’ancienne puissance coloniale. Les dictateurs qui tiennent ce pays sous le joug espèrent ainsi faire oublier leur incapacité à offrir à la population et à la jeunesse algérienne des perspectives d’avenir meilleur. Boualem Sansal n’a pas de sang sur les mains, il n’a commis d’autre délit que de « toucher à l’intouchable » : la lecture officielle de l’histoire de l’Algérie.
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