La Croix-Rouge au temps de la soumission

« Les femmes sans voile intégral essaient de ressembler à des animaux. »
Affiche placardée par la police religieuse des talibans à Kandahar, Afghanistan

Affiche de la Croix-Rouge

Depuis le lundi 13 juin 2022, la Croix-Rouge française a choisi de mettre en ligne  la version en français d’une campagne internationale pour l’hydratation par temps de très forte chaleur… Jusque-là, l’organisation internationale est dans son rôle.

Mais il suffit de regarder l’affiche retenue pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une campagne de prévention sanitaire, mais d’une campagne d’acclimatation (c’est le cas de le dire) au voilement des femmes. De ces campagnes dont les frères musulmans et leurs antennes en ont désormais le secret et l’habitude, comme l’ont démontré les récentes affiches du Conseil de l’Europe faisant du voile un emblème de liberté (« Freedom is in hijab ») ou celles du Planning familial, de la FCPE et de tant d’autres associations naguère universalistes et solidaires.

Pour  les visuels de la Croix-Rouge comme ceux des autres associations citées, les ficelles sont tellement grosses que l’on est partagé entre diverses interprétations. S’agit-il de naïveté, d’aveuglement, de paternalisme, de culpabilité et de repentance postcoloniales, de soumission à l’ordre nouveau de l’asservissement des femmes et de la division ethno-religieuse de la société ? S’agit-il tout simplement d’un basculement idéologique vers l’indigénisme, le communautarisme, l’intégrisme religieux considérés désormais comme de formidables conquêtes sociales ?

À quel retournement des esprits ont procédé les islamofascistes pour qu’aujourd’hui tous les signes de ségrégation, de soumission, d’inégalité et de régression apparaissent pour une grande partie de la gauche, des associations caritatives et sociales et des ONG comme le nec plus ultra le plus désirable de la pensée progressiste ?

Mais penchons-nous sur la campagne de la Croix-Rouge qui est un véritable cas d’école. Elle rejoint le douteux florilège des publicités que nous n’hésiterons pas à qualifier de collaborationnistes, véhiculant en toute bonne conscience les messages de l’islam radical et politique, qui font de cette religion une « race » et de toute  femme appartenant à cette « race » une tête de bétail, propriété privée enfermée dans son enclos portable, l’effroyable hijab.

Au premier plan à gauche, portant à ses lèvres une bouteille d’eau, on voit une jeune femme aux traits bien dessinés qu’on ne couvre pas seulement d’un voile léger, mais qu’on affuble de l’uniforme complet de l’intégriste radicale. La Croix-Rouge, dans une défense surréaliste et paniquée de ce visuel, a osé répondre avant de retirer cette réponse de son site qu’il ne s’agissait pas d’un voile, mais d’une serviette de toilette humide nouée sur la tête ! A sa droite un jeune homme allongé au charmant visage souriant et détendu.

Cette campagne vise tout le monde, nous dit la Croix-Rouge ! Vraiment ? Alors que les deux populations les plus fragiles face à la canicule, personnes âgées et enfants, sont totalement absentes du visuel ?

Tournons maintenant notre regard vers l’arrière-plan. Qu’y voyons-nous ? Une jeune et jolie femme élégante, portant escarpins, robe légère laissant apparaître ses jambes, ses bras et son cou, cheveux  au vent. Elle illustre le troisième terme de la campagne : après l’eau et le repos, l’ombre, puisqu’elle se protège sous une ombrelle. Nous voici donc sinon rassurés et rassérénés du moins consolés de voir qu’à côté de la femme emprisonnée sous son voile sous une chaleur de 40° et de l’homme au repos, une femme libre figure « aussi » sur cette affiche.

MAIS ? Mais ? Nous nous rendons soudain compte que cette femme, cette gourgandine qui ose montrer ses cheveux, ses bras et ses jambes nus… n’a pas de visage. Et nous voici donc plongés soudain dans la pire représentation intégriste islamiste de la femme française, qui n’est comme le dit le tristement célèbre Hani Ramadan « qu’une pièce de deux euros passant de main en main », puisqu’elle n’est ni modeste, ni pudique à la mode talibane. Et pour cela, comme les poupées que diffusent les intégristes islamistes, elle est privée de son être, de son visage, de ses yeux, de tout ce qui est dans notre culture et selon Levinas la « clé de l’intersubjectivité ». « La vulnérabilité du visage, expérience fondamentale dans sa nudité essentielle révélatrice de ses particularités et de son existence », disparaît. Cette femme n’est plus qu’un méprisable objet sexuel. Pensons aux très inspirantes publicités d’Aubade qui montraient des corps de femmes sexués et évocateurs, mais s’arrêtaient au cou et ne montraient jamais le visage. Dans la désignation hypersexuelle de la femme non « pudique » et non « modeste » comme objet consentant du désir des hommes, les islamistes que défendent les néo-féministes rejoignent les publicités que ces mêmes militantes considèrent comme les plus dégradantes pour les femmes…

Mais tout n’est pas encore dit. Car nous vous avons menti. Comme vous le constatez vous-même en regardant cette image, le visage n’a pas entièrement disparu. Seule subsiste la bouche, une bouche rouge de maquillage, rouge du « sang des lèvres qui se rendent » comme l’écrivait Paul Valéry, bouche rouge de l’impudeur, bouche de poupée gonflable.

Voilà donc la lamentable image des femmes libres que donne le Croix-Rouge française. Pas étonnant, au nom de l’idéologie coercitive et asservissante de l’islamisme, qu’on l’ait « mise à l’ombre ». Elle ne mérite sans doute rien d’autre que la prison.

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