Unité Laïque
Le Conseil supérieur des programmes abandonne toute ambition pour la formation initiale et le recrutement des professeurs des premier et second degrés

par Valérie Soria, professeur de philosophie, membre d’Unité laïque

Le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale s’appuyant sur la loi de programmation et d’orientation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023.

Ce qui apparaît saillant dans ces avis et propositions est l’articulation des parcours de formation et des concours. La conclusion de ce rapport est éloquente : « Le Conseil supérieur des programmes a souhaité insister sur la priorité à donner à la logique des parcours de formation sur celle des modalités de recrutement : les concours, ou autres modalités de recrutement, ne sont sans doute plus des finalités en soi. » S’appuyant sur le manque d’attractivité du métier et sur la lecture des rapports de jurys de concours qui relèvent que le niveau des candidats n’est pas aussi élevé qu’attendu, s’appuyant également sur la nécessité de renouveler 31% de l’effectif du corps enseignant, soit 328 000 postes, entre 2019 et 2030, il s’agit de réfléchir sur la formation des professeurs et sur les concours. L’agrégation est laissée de côté pour le moment, son « évolution mérite une réflexion spécifique », ce qui assurément a de quoi inquiéter.

Lire la suite
Non au contournement de la loi de Séparation des Églises et de l’État

Nous avons découvert, non sans stupeur, la volonté du Gouvernement de contourner la loi de 1905 afin de financer la rénovation thermique des presbytères et des salles paroissiales appartenant à l’Église catholique.

Cette question a été abordée au cours de la réunion de « l’instance annuelle de dialogue entre le Gouvernement et L’Église catholique ». Durant cette rencontre qui s’est déroulée sous le patronage de la Première ministre et que d’aucuns pourraient considérer comme contraire au principe de laïcité, les parties prenantes ont discuté de sujets divers, allant des enjeux éthiques liés à la fin de vie, jusqu’à la sauvegarde des édifices cultuels et donc, de la rénovation énergétique des presbytères et des salles paroissiales.

Lire la suite
Table ronde Politéïa « Liberté de conscience »

Avec Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque

Théâtre municipal de Thionville
19 mars 2023 – 11H30-13H00

Depuis la loi de 1905, la République assure la liberté de conscience. Elle garantit la liberté religieuse, le libre exercice des cultes sous certaines restrictions, tout comme le principe de laïcité. Cette liberté est un des acquis de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. A l’heure des replis communautaristes, des dérives identitaires et de la montée des obscurantismes, qu’en est-il de l’avenir de cette liberté ?

Avec Tareq Oubrou (théologien et grand imam de Bordeaux), Jean-Pierre Sakoun (essayiste et président d’Unité Laïque) et Me Galina Elbaz (avocate et vice-présidente de la Licra, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

Modération : Alexis Lacroix (Journaliste, éditorialiste politique, essayiste).

Table ronde Politéïa « Liberté de conscience » (thionville.fr)



LE FESTIVAL POLITEÏA

Politéïa, Festival des idées (thionville.fr)

La Ville de Thionville vous invite en 2023 à la première édition du Festival des idées Politéïa,  construite en partenariat avec l’association Des Mots&Débats.
Cette manifestation biennale est née du ressenti, au lendemain des années Covid et des diverses crises sociétales, de redonner du sens au débat autour de sujets-vlefs, en bénéficiant de l’éclairage d’auteurs, philosophes, historiens, politologues, journalistes, artistes ou comédiens !

La Liberté sera le thème de cette toute première édition.
Au travers de conférences, entretiens, tables-rondes, grands débats ou encore lectures, nous aurons la chance d’entendre une quarantaine d’intervenants inspirés par la question des libertés qu’elles soient fondammentales, publiques, individuelles ou collectives.
Nos invités participeront également à des échanges avec des publics scolaires et partenaires Jeunesse.

Durant les journées des 17, 18 et 19 mars 2023, la ville ouvrira toutes ses salles aux festivaliers.
L’ouverture du festival est prévue quant à elle le 16 au soir avec la projection en avant-première du film L’Etabli, adaptation de l’illustre roman éponyme de Robert Linhart, en présence du réalisateur Mathias Gokalp.

Des formats plus festifs (spectacles, happening, lectures, déambulation de chuchoteurs de mots ou projections) viendront s’insérer au programme dans divers lieux de la ville.

Les invités de Politéïa

Galia Ackerman, Agathe André, Suzane Azmayesh, Nicole Bacharan, Rim Battal, Antoine Bayet, Rachid Benzine, Olivier Blond, François Bon, Pascal Brice, Frédéric Brunnquell, Damien Carême, Bernard Cazeneuve, Chahla Chafiq, Noëlle Châtelet, Gilles Clavreul, Sara Daniel, Christophe Deloire, Jean-François Diana, Pascal Dibie, Xavier Donzelli, Me Marie Dosé, Franck Doyen, Pr. Didier Dreyfuss, Me Galina Elbaz, Camille Emmanuelle, Raphaël Enthoven, Agnès Firmin Le Bodo, Michaël Fœssel, Geneviève Garrigos, Jean Garrigues, Vincent Giret, Nathalie Griesbeck, Arthur Grimonpont, Pierre Grouix, Thomas Guénolé, Yannick Haenel, Renaud Hétier, Pauline Hillier, Valérie Igounet, Juin, Gaspard Koenig, Guy Konopnicki, Catherine Larrère, Thierry Lentz, Marylin Maeso, Jean-Michel Maulpoix, Me Thierry Moser, Lydie Nicol, Pascal Ory, Tareq Oubrou, Polina Panassenko, Marie Peltier, Edouard Philippe, Laura Poggioli, Myriam Revault d’Allonnes, Michèle Riot-Sarcey, Jean-Luc Romero-Michel, Jean-Pierre Sakoun, Camille Schmoll, Dominique Simonnot, Dominique Simonnet, Joy Sorman, Omar Youssef Souleimane, Gilbert Thiel, Olivier Truc, Philippe Val, Laurent Warlouzet, Michel Wieviorka et Catherine Wihtol de Wenden.

Voir les fiches invités

Quelques thématiques abordées

« Sommes-nous dans un pays libre ? », « La liberté est-elle une affaire d’état ? », « La liberté de disposer de son corps », « La liberté de mourir est-elle un nouveau droit ? », « Est-ce que les livres sont des outils de liberté », « La liberté d’informer est-elle menacée ? », « Les réseaux sociaux sont-ils des espaces de liberté ? », « La liberté est-elle de gauche ou de droite ? », « Est-on libre de dire et dessiner ce qu’on veut ? », « Combattants et combattantes de la liberté », « Grands espaces ou territoires plus intimes, ils sont nos lieux de liberté », « Europe, terre de liberté ? », « La liberté de conscience », « La poésie est-elle encore libre ? ou peut-elle nous libérer ? », « Les écrivains de la liberté », « Faut-il limiter nos libertés pour sauver la planète ? », « A-t-on le droit d’enfermer les autres ? », …

Voir les événements

Un 8 mars au goût amer – Femmes ! Vie ! Liberté !

Aujourd’hui, 8 mars, on célèbre « les droits des femmes » Et on peut légitimement s’inquiéter. Bien sûr, les sujets de lutte ne sont plus les mêmes que naguère et d’importantes victoires ont été, chez nous, remportées. Fini le temps des suffragettes et même, en France, celui de la lutte pour la contraception, et l’avortement, même si certains intégristes tentent de le remettre en question.

Mais force est de constater que ces droits des femmes sont menacés par ceux-là même qui prétendent les défendre. On défend le port du voile islamiste, drapeau de la soumission patriarcale et de l’infériorité des femmes, on prône une soi-disant « liberté de choix » qui piétine la lutte des Iraniennes, au nom d’un relativisme dévoyé et on renvoie les femmes à leur prétendue culture qui leur interdit de jouir des avancées dont les Occidentales profitent.

Pour la porte-parole d’Osez le féminisme, la seule coupable des féminicides est « notre culture judéo-chrétienne », oubliant au passage que cette culture a progressivement reculé devant l’émancipation laïque et la lutte des femmes et se taisant opportunément sur la situation des Afghanes, des Saoudiennes, des Indiennes, et la liste est longue…  Comment ne pas voir que l’islamisme tue les femmes, et pas seulement en Iran ?

Il faut être aveuglé par une idéologie dévoyée pour ne pas voir que tous les intégrismes religieux s’appuient sur la soumission et l’infériorité des femmes et que le relativisme culturel porté à sa caricature dénature l’idée même de respect des cultures.

Elles sont frappées de mutisme, les « néoféministes », quand on voit que le terme-même de femme ou la notion de féminité deviennent des injures pour certains activistes trans qui ont réussi à prendre le pouvoir d’institutions féministes comme le Planning familial.  Les directives de langage publiées récemment par cet organisme, qui a tant fait naguère encore pour la cause des femmes, sont grotesques, mais on aurait tort de rire, car ces excès nuisent gravement aux véritables luttes féministes, en établissant la confusion entre ces délires et la défense des droits des femmes. On ne résiste pas à citer un exemple de ce délire : « le pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle » (sic !)

Non, ce 8 mars n’est pas une occasion de triomphe ou de congratulation. Le bilan dans le monde est catastrophique. En France, pour les autres raisons que nous avons décrites, mais aussi à cause d’une réforme des retraites qui pénalise d’abord les femmes, il est préoccupant. Nous ne pouvons pas laisser cette lutte pour les droits des femmes, si exaltante et si juste, tomber entre les mains de celles qui la menacent par leurs errements ou leurs excès.

Le 8 mars est pour Unité Laïque l’occasion de redire que la défense des droits des femmes passe plus que jamais par la défense de la laïcité et de l’universalisme.

Télécharger le communiqué en PDF

Unité laïque condamne la dégradation
de la fresque représentant Mélinée Manouchian

C’est avec consternation que nous avons appris que la fresque réalisée en hommage à Mélinée Manouchian a été vandalisée ce week-end, à Paris, dans le 20e arrondissement.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte abominable qui disqualifie définitivement son ou ses auteurs aux yeux de ceux qui demeurent attachés aux valeurs républicaines. Nous remercions la municipalité parisienne pour sa réactivité et sa volonté de restaurer très rapidement cette fresque.

Notre émotion est profonde, nous qui étions présents en ce lieu le 21 février dernier, jour de cérémonie en mémoire des combattants du groupe Manouchian, aux côtés de madame l’ambassadrice d’Arménie en France, Hasmik Tolmajian, de Madame la maire de Paris, Anne Hidalgo et de Monsieur le maire du 20e arrondissement, Eric Pliez. À cette occasion, notre Président, Jean-Pierre Sakoun, avait rappelé notre engagement pour l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et notre combat en faveur de la reconnaissance des étrangers morts pour la France.

La dégradation de la fresque représentant Mélinée Manouchian atteste de la pertinence de notre action résolument républicaine, plus que jamais nécessaire pour lutter contre les dérives et les obsessions identitaires de quelques individus forcenés.

Dans sa dernière lettre adressée à Mélinée, Missak Manouchian écrivait :

« Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »

Nous ne manquerons jamais d’honorer cette mémoire et c’est pourquoi nous ne resterons jamais silencieux face à des forfaits d’une telle nature. Nous serons toujours du côté des combattants de la liberté.

Télécharger le communiqué en PDF