Sport et laïcité : un terrain miné – Mezetulle
Aline Girard rappelle les multiples et spectaculaires offensives politico-religieuses dont la pratique sportive publique est l’objet, lesquelles n’épargnent même pas (on devrait dire « surtout pas ») l’olympisme en dépit de sa charte. Elle fait le point sur la situation actuelle de la réglementation, très complexe, de l’affichage politico-religieux dans le sport et commente le projet de loi voté par le Sénat en février 2025 ainsi que les réactions qu’il a soulevées. Elle souligne que, pour l’islam politique qui mène ses offensives sur tous les secteurs de la vie sociale et publique, « le sport est un terrain de choix, puisqu’il met en scène le pire cauchemar des intégristes, la liberté des corps, et surtout la liberté des corps féminins. »
Les Jeux olympiques de Paris de 2024 ont mis sur le devant de la scène, de manière spectaculaire, la question de la neutralité religieuse et politique dans le sport. Avant et pendant cet événement mondial, suivi par un total cumulé de 12 millions de spectateurs sur sites et 12 milliards de téléspectateurs dont 60 millions de Français, les débats ont été vifs autour du port de signes religieux ostensibles dans les stades, gymnases, dojos et autres enceintes sportives.
Interdites pour les athlètes français (avec une regrettable entorse au règlement pour la coureuse de relais 4×100 Sounkamba Sylla qui a caché son voile sous une casquette), les tenues islamiques ont fleuri dans les enceintes sportives. Une image forte est celle de la marathonienne néerlandaise Sifan Hassan, qui a reçu lors de la cérémonie de clôture sa médaille d’or voilée, alors qu’elle avait couru nu-tête et en short et qu’elle n’était jamais auparavant apparue portant un voile. La signification de ce choix – volontaire ou contraint – est sans équivoque : il s’inscrit dans une puissante offensive politico-religieuse.
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