Comme nous l’avons déjà dénoncé à plusieurs reprises, l’action opiniâtre du groupe intégriste radical « Alliance citoyenne », le si mal nommé, risque d’aboutir bientôt, avec le soutien actif du maire de Grenoble, dont on connaît depuis longtemps les positions antilaïques, antirépublicaines et furieusement concordataires.
Appel citoyen, républicain et laïque « Tous à poils dans les piscines de Grenoble » – Unité Laïque (unitelaique.org)
« Il y a sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble. » – Unité Laïque (unitelaique.org)
De quoi Eric Piolle est-il le nom ? – Unité Laïque (unitelaique.org)
Unité Laïque a décidé de prendre toute sa place dans le combat essentiel pour la liberté et l’égalité des femmes, qui se livre aujourd’hui à Grenoble mais qui, soyons-en sûrs, est observé dans tout le pays et même au-delà.
Voici un extrait de la lettre ouverte envoyée ce jour aux élus municipaux de Grenoble, avec copie aux élus de la métropole grenobloise, du conseil départemental, du conseil régional et à plusieurs centaines de parlementaires.
Le 3 mai 2022
Mesdames et Messieurs les élus de la ville de Grenoble,
Le combat du féminisme a marqué des générations politiques à Grenoble avec des personnalités emblématiques qui ont su œuvrer pour l’émancipation et la libération des femmes aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public. Aujourd’hui, le combat contre le patriarcat et le carcan qu’il impose aux femmes n’est pas achevé. Partout dans le monde, des femmes se battent, pour pouvoir étudier, travailler, vivre leur vie selon leurs désirs et échapper à l’invisibilité forcée et à la ségrégation qui leur sont imposées par les hommes. Cette invisibilité trouve toujours toutes les raisons de justifier l’injustifiable. La religion, la tradition, le poids de la culture, tout doit concourir à faire de la femme un objet qu’il faut cacher au désir prédateur de l’homme.
Vous allez dans les jours qui viennent devoir vous prononcer sur la modification du règlement des piscines municipales de la ville de Grenoble. Cette modification doit tout à la pression d’un groupe d’activistes dont le calendrier politique use et abuse d’éléments de langage qui n’ont qu’un objectif : cacher celui qui, inavouable, consiste à attaquer de front l’égalité entre les femme et les homme.
Tous les arguments seront utilisés pour faire passer la décision de l’entrée du burqini dans les piscines municipales, religieux, culturels, et même la liberté de choix… mais personne ne parlera de la pression exercée par quelques femmes, militantes intégristes, complices d’un projet politique rétrograde pour faire peser une pression inadmissible sur l’ensemble de la société et sur les femmes en priorité, sans même parler des jeunes filles et des petites filles demain.
La question qui vous est posée n’a rien à voir avec la simple question d’un vêtement, ou celle de l’hygiène en piscine mais bien de savoir ce que nous voulons construire comme société et de quelle manière ? La question qui vous est posée concerne l’ensemble de nos concitoyens, l’ensemble des femmes de notre pays et non pas un groupe seulement. Ces attaques sont bien, avant tout, des attaques contre le féminisme, contre l’égalité des genres, contre la liberté des femmes de disposer en conscience de leur corps, contre la visibilité de ceux-ci.
- Il n’y a pas de liberté ni d’égalité lorsqu’on évoque un vêtement imposé aux femmes et nullement aux hommes.
- Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand ce même vêtement et ses dérivés seraient « obligatoires » ou perçus comme tels pour assumer une identité au détriment du genre et de l’égalité des sexes.
- Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand on demande aux femmes de cacher tout ou partie de leur corps aux yeux des hommes, et nullement l’inverse à ces mêmes hommes.
- Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand on explique que la façon de se vêtir relèverait de textes qui imposent des interdits aux femmes, et nullement aux hommes.
- Il n’y a pas de liberté ni d’égalité quand partout dans le monde, ces stratégies sous-tendent la volonté d’imposer « l’invisibilité » de la femme et son renvoi dans la seule sphère privée, et nullement la même démarche aux hommes…
Le soir du conseil municipal du 16 mai, votre décision aura des échos bien au-delà du Conseil Municipal de Grenoble, dans votre communauté urbaine, votre département, votre région, en France et hors de France.
C’est pourquoi, en vous remerciant de nous avoir consacré le temps de la lecture de cette lettre, nous vous demandons de rejeter toute modification du règlement des piscines municipales de la ville de Grenoble, qui ouvrirait le chemin au combat antiféministe et serait dangereuse pour la société dans son ensemble.
Nous vous assurons de nos salutations citoyennes et confiantes dans votre choix à venir.
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