Guerre des mots : « Le concept de liberté religieuse défie la laïcité » – Marianne
L’article 1 de la loi de 1905 dispose que : «La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.» – Albin Bonnard / Hans Lucas
Le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État instaure « la liberté de conscience ». Il y a 120 ans. Aline Girard, secrétaire général d’Unité laïque, une association de défense des principes républicains, et Jean-Pierre Sakoun, son fondateur et président, expliquent dans cette tribune pourquoi parler de « liberté religieuse » plutôt que de « liberté de conscience » instille l’idée que la laïcité oppresse les croyants.
« La République assure la liberté de conscience. » Tels sont les premiers mots de l’article 1er de la loi de séparation des Églises et de l’État qui fonde la laïcité, socle de notre contrat social et dont nous célébrons les 120 ans en 2025.
La liberté de conscience inclut toutes les convictions, philosophiques, religieuses, politiques. Pourtant une ritournelle se fait entendre depuis quelques années, nous berçant continuellement d’étranges expressions telles que « liberté de religion » et même « liberté religieuse ».
Piège
L’expression « liberté de religion » a fait son entrée dans le droit français par le biais de la Convention européenne des droits de l’homme ratifiée par la France en 1974 qui, dans son article 9, statue que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ». Pour nous Français, la liberté de religion, c’est-à-dire la possibilité d’en avoir une ou pas, d’en changer, d’y renoncer, etc. n’est qu’une déclinaison possible de la liberté de conscience. La CEDH et la CJUE ont d’ailleurs consacré cette assimilation française de la liberté de religion à la liberté de conscience dans leurs décisions, qui vont très majoritairement dans ce sens.































