Unité Laïque
La Commune de Paris

Moments d’histoire mars 2022

La Commune de Paris a vécu soixante-douze jours, du 18 mars au 28 mai 1871. C’est un moment tragique de l’histoire de la République. L’historien Jean-Jacques Chevallier a écrit : « Les insurgés vibraient d’un patriotisme de gauche que la honte de la défaite exaspérait ». En ces quelques mots, tout est dit : la Commune a été un moment républicain, en opposition à la réaction monarchique de Thiers, et patriotique, car la Nation est en danger, mais aussi l’expression d’un orgueil national après l’humiliante défaite face aux Prussiens et un fier sursaut  du peuple de gauche, si présent à Paris, à l’époque grande ville ouvrière. Un événement qui a suscité les passions, dont l’interprétation a divisé les contemporains. Les historiens ont longtemps peiné à faire entendre la voix de l’objectivité.

Unité laïque la commémore à travers trois Moments d’histoire. Le premier Moment, en mars 2022, évoque les débuts de la Commune, le 18 mars 1871 ; le deuxième Moment, en avril, retrace la brève histoire de la Commune ; le troisième Moment, en mai, s’intéresse à la fin de la Commune, avec la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai, qui marquera à jamais l’histoire nationale et l’histoire révolutionnaire.

Episode 1. Les débuts de la Commune de Paris : le 18 mars 1871, heure par heure

La guerre franco-prussienne de 1870  est désastreuse pour la France. Elle a profondément marqué Paris, qui a subi un un siège très dur  depuis le 18 septembre 1870 et dont  la population a souffert de la faim.   Les ouvriers, les artisans et leurs familles furent ceux qui souffrirent le plus   de l’envolée des prix. S’enrôlant en grand nombre dans la Garde nationale, ils portèrent ses effectifs à 350 000 hommes et, en élisant leurs officiers, ils mirent fin à la prégnance de la bourgeoisie parmi eux.

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Le 24 février 1848, naissance de la Deuxième République

Moments d’histoire février 2022

Le 24 février 1848 Louis-Philippe, roi des Français, abdique après dix-huit ans de règne. La Deuxième République est proclamée. Après cette date, aucun roi ne régnera plus sur la France. C’est donc le terme de quatorze siècles de royauté (à partir de Clovis Ier, roi de Francs), féodale, absolue ou constitutionnelle. Février 1848 apporte donc un nouveau changement de régime (ou – mot d’époque – de « système » politique), le quatrième au bas mot depuis 1789.

Louis-Philippe qui a défini lui-même sa politique comme celle du « juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal » n’a pas su maîtriser les bouleversements économiques et sociaux et répondre à la demande d’une démocratie renforcée (réforme parlementaire et réforme électorale).

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Le 21 janvier 1793, la mort de Louis XVI

Louis XVI, roi des Français depuis la Constitution de 1791, perdit ses derniers pouvoirs lors de la journée du 10 août 1792 quand les patriotes fédérés, provenant de toutes les régions de France, donnèrent l’assaut du château des Tuileries , résidence royale depuis le retour du Roi à Paris à la fin de l’année 1789. Plus que le 14 juillet 1789, le 10 août 1792 est une date fondamentale dans l’Histoire de France car elle caractérise véritablement la fin de la monarchie dans notre pays (confirmée légalement le 21 septembre 1792, date de l’avènement de la première République française) et, subsidiairement, le point de non-retour de la Révolution Française.

Le roi déchu, désormais seul contre tous, est alors emprisonné trois jours plus tard avec sa famille dans la prison du Temple à Paris. Son valet de chambre, Cléry, fait le récit de sa captivité. Mais que faire du Roi ? Son incarcération satisfaisait autant les uns qu’elle dérangeait les autres. Les plus modérés des députés de la Convention, dans les premiers temps majoritaires, souhaitaient lui octroyer un sursis temporaire ; les autres, plus catégoriques, réclamaient son jugement et, pour les plus inflexibles d’entre eux, sa mort immédiate.

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Le 13 janvier 1898, J’accuse

Le 13 janvier 1898, la Une de L’Aurore titre : « J’Accuse… ! Lettre au président de la République   par Emile Zola».  Suit le texte de la longue « Lettre à M. Félix Faure » en pages 1 et 2 du quotidien fondé par Ernest Vaughan et dont l’équipe de rédaction réunit notamment Arthur Ranc, Bernard Lazare et Georges Clémenceau, tous ardents dreyfusards.

Le manuscrit  de cette Lettre « sortie de moi en un cri », dira Zola, est conservé à la Bibliothèque nationale de France.

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116ème anniversaire de la loi de Séparation du 9 décembre 1905

En 2015, le 9 décembre a été décrété journée de la laïcité à l’école. En 2021, le 9 décembre est devenu la Journée nationale de la laïcité. Mais connaissez-vous bien la loi du 9 décembre 1905 ?

Archives nationales AE II 2991

Consultez sur le site de l’Assemblée nationale le remarquable dossier documentaire élaboré sur la Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État. Vous y trouverez le texte de la loi de séparation, les comptes rendus des débats et des repères chronologiques

Vous pouvez compléter en prenant connaissance du discours d’Aristide Briand prononcé à la tribune de la Chambre des députés le 22 mars 1905. Aristide Briand, député de la Loire, rapporteur de la commission de 33 députés chargée du projet de séparation des Églises et de l’État, a consigné en 1908 ses observations et souvenirs dans La Séparation : discussion de la loi 1904-1905.

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Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre 2021, Joséphine Baker est entrée au Panthéon. Féministe, universaliste, antiraciste, résistante, artiste, militante, Joséphine Baker fut tout cela. Et bien plus encore. Elle fut cet assemblage complexe de toutes les facettes, riches et pourquoi pas contradictoires, qui composent un être unique. Et elle fut, en paroles et en actes, la plus sincère ambassadrice de la fraternité universelle. Celle qui dépasse les races, les clivages, les rejets, pour lui préférer ce qui nous est commun à tous. Unité Laïque est fière d’avoir soutenu dès le début cette initiative.

Retrouvons la dans la revue Regards du 1er mai 1945 , « soldat, comme tant d’autres, de cet immense et divers « effort de guerre »… lieutenante dans les F.F.A., formation de femmes enrôlées sous l’insigne du ministère de l’Air ».

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L’Ami du peuple taché du sang de Marat

Un vrai moment d’Histoire

« Ces feuilles teintes du sang de Marat se trouvaient sur la tablette de sa baignoire lorsqu’il fut poignardé par Charlotte Corday. Ils furent recueillis et conservés par sa sœur Albertine Marat qui a bien voulu m’en faire le sacrifice pour accroître ma collection de monuments patriotiques de l’époque. Paris ce 24 mai 1837 Nicolas-François Maurin »

Un temps en possession d’Anatole France, ce document exceptionnel est entré dans les collections de la Bibliothèque nationale de France en 1906.

Si vous vous intéressez à Jean-Paul Marat (1743-1793), député montagnard à la Convention, n’hésitez pas à consulter la sélection de documents présentée sur Gallica. Grâce à la libération de l’activité éditoriale créée par les États généraux, il se lance dans le journalisme engagé pour la Révolution. Il fonde plusieurs titres pendant la période révolutionnaire, notamment L’Ami du peuple , qui devient une tribune influente. Outre sa production journalistique, on retient de lui l’ouvrage Les Chaînes de l’esclavage paru en 1792.

Floréal, l’hebdomadaire illustré du monde du travail

La revue Floréal, l’hebdomadaire illustré du monde du travail  est un périodique culturel français publié de 1920 à 1924. Le numéro du 2 juillet 1921 de Floréal était entièrement consacré à l’école laïque.

A apprécier tout particulièrement, en mémoire de Samuel Paty, l’article La caricature au service de l’enseignement laïque, 1820-1910, sous la plume de John Grand-Carteret, journaliste et spécialiste de l’image et du dessin satirique.

« De tout temps la France employa contre ce qu’il est convenu d’appeler le cléricalisme, les armes habituelles de la satire, la plume et le crayon. »